vendredi, octobre 30, 2015

218 groupements agricoles formés sur la gestion simplifiée d’une activité génératrice de revenus

L’Agence d’aide à la Coopération Technique et au Développement (ACTED), en partenariat avec AZUR Développement organisent depuis août 2015 à ce jour, des sessions de formations à la gestion simplifiée des membres des groupements agricoles et individualités à Nkayi et Kayes, dans le département de la  Bouenza.

Formation à ciel ouvert au village Ngoumbou
Nkayi, Kimpalanga, Dolisie carrière, Ngoumbou et Kongo, sont autant des localités qui ont été choisies pour la formation des agriculteurs sur la gestion simplifiée de leur activité, bénéficiant le projet “Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des districts de Nkayi et Madingou”, financé par l’Union  européenne.

Il faut dire que dans ces localités de la Bouenza, l’agriculture est la principale activité des populations. «Ici, tout le monde est cultivateur. L’agriculture est notre travail au quotidien car notre vie en dépend», témoigne Madame Roger, mère de trois enfants, déterminée à cultiver la terre dans le village Ngoumbou. Mais comment redonner l’espoir aux agriculteurs (bénéficiaires) de ces localités et bien d’autres ? Réponse : l’objectif de ces formations est de renforcer les capacités des producteurs agricoles à la gestion simplifiée, de familiariser les participants avec les outils simples de gestion des Activités génératrices de revenus (AGR), des techniques et méthodes de montage des projets de création d’AGR.

S’inscrivant dans le cadre du projet “Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des districts de Nkayi et Madingou”, financé par l’Union  Européenne, il vise principalement de renforcer la sécurité alimentaire au Congo et diversifier l’économie dans la Bouenza. De façon spécifique, il s’agit d’appuyer la valorisation locale de la production agricole (cultures vivrières, maraîchage, fruits) et l’organisation de stratégies de commercialisation collectives.

Sur les 400 agriculteurs membres de groupements et individualités identifiés à Nkayi et à Madingou, 218 agriculteurs bénéficiares de ce projet ont été formés au jour d’aujourd’hui (après plusieurs sessions de formation) sur les thèmes suivants : les généralités sur les activités agricoles génératrices de revenu ; l’élaboration du projet de création d’une Activité génératrice de revenus (AGR) ; les outils de gestion d’une AGR ; l’analyse des plans d’affaires individuels des participantes ; et le cas pratique sur la gestion d’un projet de type AGR.

Stimuler les groupements à travailler davantage

Marguerite, membre du groupement Yindoula à Kimpangala (composé de sept personnes dont six femmes et un homme), elle a apprécié la formation de cinq jours à juste valeur. « C’était bien pour moi parce que je viens encore d’apprendre comme à l’école. Nous allons continuer à travailler ensemble dans la mesure où notre groupement nous aide beaucoup », avant de poursuivre : « l’an dernier, chaque membre de notre groupement avait touché 50.000 F cfa. Maintenant que nous avons bénéficié cette formation, nous s’aurons désormais à mesure de bien gérer notre groupement agricole ».

les participants à la fin de la formation à Kimpalanga
De Nkayi, Kimpalanga, Dolisie carrière, Ngoumbou en passant par Kongo, la satisfaction des participants sur cette formation est effective. Viviane, mère de deux enfants, une habitante de Kongo, explique en des termes bien mesurés : « nous ne pouvons que vous remercier d’avoir pensé à nous. Il y a des nouvelles choses que nous venons de découvrir au cours de cette formation. Ce qui m’a beaucoup intéressée, c’est que la formation a été à la portée de tout le monde, même pour celui ou celle qui est analphabète parce que le formateur permet l’usage des langues locales…»

De son côté, Nanitelamio Kanza, agriculteur individuel, il s’est intéressé sur le calcul de bénéfice, le financement d’une AGR. Selon ce dernier, ils produisent  beaucoup de produits agricoles dans le district de Kayes, mais ils ont des difficultés pour évacuer leurs produits agricoles à Brazzaville et à Pointe-Noire. Il y a certains produits qui périssent par manque de moyen de transport. Ça leur fait mal. « L’arrivée d’ACTED et d’AZUR Développement est une bonne chose pour nous. Cette formation va faire que les groupements agricoles améliorent leur fonctionnement et leur gestion », poursuit le planteur Nanitelamio Kanza, 24 ans bien calés « Avant, nous ne prenions pas trop nos activités agricoles au sérieux. Maintenant que nous sommes éclairés par cette formation, je pense que les groupements agricoles vont travailler davantage et vont réveiller d’autres.»



Jean Thibaut Ngoyi

mercredi, septembre 09, 2015

VIH/SIDA et violences à l’enfant en débat à Mfilou

Des organisations de la société civile ont animé quatre sessions d’information sur le sida et la violence à l’enfant en juillet dernier à Kibouendé, un quartier de Mfilou. Chefs de quartier, chefs de zone, femmes, hommes, jeunes filles et garçons en a participé.

Violences faites à l’enfant et Vih/sida, pourquoi en parler à Mfilou ? C’est suite aux enquêtes menées récemment par AZUR Développement, ces deux problèmes épineux auxquels est confrontée cette population. Cette activité vise à faire faire connaître les actions menées par AZUR Développement sur le VIH/SIDA et les violences en vue de la prochaine installation dans la zone. Une sorte de plaidoyer qui bruit aux yeux des chefs de quartier et chefs de zone. Un plaidoyer en synergie avec l’Association Femme Solidaires (Afs) et le Club Jeunesse Infrastructure (Cjid). Ses sessions d’information ont porté sur le Vih/Sida et sur les violences faites à l’enfant. Sujets pourtant familiers pour la plupart mais paraissant encore discriminatoires, voir tabous pour des victimes. Ces quatre sensibilisations ont été organisées à l’endroit de 30 femmes, 30 jeunes filles, 19 hommes et 27 jeunes garçons.

‘’Une maladie incurable’’

La première, axée sur le Vih/Sida devant 30 jeunes filles, la plupart d’entre elles perçoivent le sida comme une maladie incurable. Selon cette couche, contractée le sida signifie que la vie n’a plus de sens, on perd la raison de vivre. D’où cette peur au ventre pour se dépister. Jusque là, elles s’interrogent si elles peuvent proposer le préservatif à leur partenaire ou c’est ce dernier qui a le droit de le faire.

Madame Véronique Mpassi Nkounkou, membre de l’Association Femme Solidaires (Afs) a levé l’équivoque à travers son exposé sur les connaissances de base sur le Vih/Sida. Elle n’a pas hésité  d’apporter des éclaircissements sur la différence entre le Vih et le Sida, le comportement à adopter face à une personne vivant avec le Vih/Sida, le rôle du counselling, « être séropositif ne signifie pas une fin en soi. Il y a des maladies comme le cancer, la tension … qui sont aussi mortelles », a martelé cette dernière. Lors de la dernière sensibilisation regroupant 27 jeunes garçons sur le Vih/Sida, animée par Claude Malonga, membre de l’Association Femme Solidaires, la leçon tirée est la suivante : la plupart avait l’information sur la maladie mais ne fait pas la nuance entre le Vih et le Sida.

Les violences, quelle stratégie pour les combattre ?

En dehors du Vih/Sida, il a été question aussi des violences, à savoir : la violence verbale, psychologique, physique, sexuelle, une deuxième session de sensibilisation qui a connu la participation des trente femmes. Pour certaines femmes, ce sont des faits naturels. Selon Sylvie Niombo, Directrice exécutive d’AZUR Développement et Emma Tsoulou, Présidente de l’Association Femmes solidaires (Afs), oratrices, les propos injurieux, les châtiments corporels, la maltraitance…, peut avoir des conséquences néfastes à l’avenir. Elles ont fait savoir que « cela peut avoir une influence dans le comportement de l’enfant, causant parfois la rébellion.  Pour les cas des enfants (filles) violés non suivis cela peut aussi nuire à la santé de la fille ».
De son côté, Mérols Diabs Diabankana, Directeur général du Club Jeunesse Infrastructure (Cjid) a insisté sur les conséquences que les violences peuvent engendrer. Par la suite, l’orateur a demandé aux participants de trouver ensemble une stratégie pour combattre ce phénomène. Affirmatif. Joseph Loulewa, chef de zone N° 3 pense qu’il continuer à mener des enquêtes, à éduquer, à concevoir des prospectus. « Pour une jeunesse déscolarisée, il faut aller de porte en porte », ajoute-t-il lors de ladite séance réunissant 19 hommes.
Il faut dire que Maixan Ngoma, chef du quartier Kibouendé et son secrétaire Khiouni Yonnel le ont joué un rôle important dans la mobilisation. Exprimant sa reconnaissance en vers AZUR Développement, Maixan Ngoma a apprécié l’initiative à sa juste valeur et pense déjà à une collaboration entre autorités locale et OSC.  
Blandine Dieudonnée LOUZOLO


jeudi, juillet 09, 2015

Les apprenantes en informatiques restent sur leur soif

Environ d’une dizaine des filles et femmes victimes des violences physiques et morales ont bénéficié une formation en informatique à Pointe-Noire. Cette formation d’une durée de trois mois et deux semaines, a été organisée par l’association AZUR Développement dans le cadre du projet : « Accès aux soins, à la justice  et à l’appui économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et  sexuelle », financé par l’Ambassade de France au Congo.

«Nous avons un ordinateur au bureau mais ni mes collègues ni moi même, personne ne savait comment l’utiliser. Mais depuis que j’ai suivi une formation en informatique, organisée par l’association AZUR Développement, je l’utilise maintenant. Je fais la saisie des données de notre service », a fait savoir Nina Diatsouika, infirmière à l’hôpital de Base de Tié –Tié, à Pointe-Noire, avant d’ajouter : « mon souhait aujourd’hui, c’est de vouloir approfondir l’Excel maintenant. Je pense qu’AZUR Développement va initier une deuxième phase de formation… »
Pourtant formée pendant une durée de trois mois et deux semaines, une autre apprenante en informatique a salué cette formation et pense qu’elle était la bienvenue pour elle. Chantale Ikapi témoigne « Avant j’étais ménagère dans une entreprise de la place, mais depuis que mon patron m’a surpris en train d’aider sa secrétaire à saisir  et faire la mise en forme des textes, il était stupéfait. Deux jours après, j’ai bénéficié d’une promotion de la part de mon patron, c’est-à-dire de ménagère, je suis passée assistante du secrétariat général.»
A la vérité, trois mois d’apprentissage en informatique est insignifiant, mais du moins, l’on peut noter la qualité de la formation et la motivation des apprenantes pendant les séances de formation. Selon Elvis, formateur en informatique, les apprenantes étaient reparties en groupe de 4. Ceci pour bien les suivre. « C’est vrai qu’il faut de la théorie en informatique, mais le plus souvent toutes les séances étaient plus pratiques et moins théoriques. Elles ont appris à saisir, à faire le traitement du texte, à faire les tableaux simples et complexes. La formation s’est focalisée plus sur le Word et quelques séances d’internet », a expliqué ce formateur en informatique, poursuivant que : « c’était fascinant pour les apprenantes et j’ai été marqué par la motivation et la volonté des ces dernières dans l’apprentissage ».
Un souvenir lointain !
De son côté, une autre bénéficiaire en informatique, habitant le quartier Tié-Tié n’a pas manqué de témoigner qu’elle était au départ analphabète en informatique. C’est même pendant la formation qu’elle a touché à l’ordinateur. Pour Yolande qui avait l’habitude d’aller faire saisir les factures de son restaurent dans une maison informatique, Yolande le fait elle-même maintenant depuis qu’elle sait saisir à l’ordinateur. Selon cette dernière, elle payait un peut cher avant mais maintenant, elle dépense moins dans la mesure où c’est elle-même qui conçoit ses factures et paye simplement l’impression. Elle a remercié les responsables de l’association AZUR Développement qui ont initié cette formation et elle souhaite que cela puisse continuer pour approfondir d’autres logiciels ou programmes.
Pour éviter que les apprenantes perdent leurs connaissances en informatique, le formateur a intégré quelques séances d’apprentissage à l’internet pour qu’elles soient actives tout en approfondissant certains programmes. « Je navigue maintenant sur internet. Je sais également comment faire une pièce jointe, télécharger un document…, chose que je ne savais pas avant. Grâce à cette formation que j’échange maintenant régulièrement avec  mes sœurs qui vivent à l’étranger… », a avoué  Nina Diatsouika, infirmière à l’hôpital de Base de Tié Tié, à Pointe-Noire.
Jean Thibaut Ngoyi






La pâtisserie, un métier qui redonne la vie aux femmes

Dans le cadre du projet « Accès aux soins, à la justice  et à l’appui économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et  sexuelle », financé par l’Ambassade de France, des femmes victimes des violences conjugales, physiques ont subi une formation de 03 mois en pâtisserie, organisée par AZUR Développement à Nkayi. Objectif : les rendre autonome financièrement.  

Mercredi 21 janvier 2015. A 15h, au siège de l’association AZUR Développement au quartier Mwana Nto, dans l’arrondissement 2, six femmes étaient autour du formateur pour apprendre comment faire le mixage des ingrédients pour la fabrication d’un gâteau au lait. Selon le maître pâtissier, c’est un moment important dans la fabrication des gâteaux au lait ou autres types de gâteaux. Si quelqu’un veut faire un bon travail, le tout se passe au niveau de la combinaison des ingrédients, de la patte, du dosage et pendant la cuisson au four. « Je commence toujours mes formations en pâtisserie à Nkayi par des cours théoriques pour permettre aux apprenantes d’avoir un peu de théorie avant de passer à la pratique. J’exige à chaque apprenante d’avoir un cahier et stylo à bic pour prendre des notes parce qu’il y a plusieurs modules à enseigner aux apprenantes dans la pâtisserie. Les compositions chimiques changent des unes des autres », a expliqué le formateur.

Pour Gina Nzamba Mapembé, une apprenante en pâtisserie, habitant le quartier Mwana Nto, elle a bénéficié 3 mois de formation pour apprendre à faire les gâteaux à l’orange, au yaourt, au lait, à la madeleine, le croissant… En trois mois, elle était capable de faire tous ces gâteaux. Le formateur est un bon pédagogue et les choses sont faciles surtout au niveau de la pratique. D’après elle, en trois mois, quelqu’un est capable de maîtriser la pâtisserie s’il met le sérieux dans le travail. Rocha Honorine, une autre apprenante affirme « Par jour, je peux au minimum vendre les gâteaux à 1500 F cfa par jour. Je faisais des gâteaux avant, mais cette fois-ci, j’ai approfondi mon métier. Nous étions dix femmes faisant partie de la deuxième vague d’apprenantes en pâtisserie. A ce stade, nous sommes toutes capables de faire les gâteaux d’anniversaire et de mariage.»

Les fruits de la formation

De son côté, Sylvie Kialou, mère de deux enfants, elle aussi apprenante en pâtisserie n’a pas caché ses sentiments sur son apprentissage. La quarante révolue, elle est contente d’apprendre ce métier.  Aujourd’hui, elle a en quelque sorte une petite moyenne entreprise (PME) où elle fabrique des gâteaux à l’orange, au yaourt, à la banane pour vendre au service. Elle fait aussi la cuisine congolaise. Pour ce qui est de l’art culinaire congolais, elle a une kyrielle de mets parmi lesquels elle propose aux clients : le ragout de mouton, l’escalope, le poisson, etc. Policière de son état, cette formation lui a donné une autre image au niveau de sa corporation. En dehors de son statut de fonctionnaire, elle peut aussi compter sur la pâtisserie et la gastronomie. Selon Sylvie Kialou, ses collègues de travail lui doivent du respect maintenant qu’avant, vu ses initiatives aux allures d’une femme d’affaires.

Bien que les apprenantes ont eu à supporter leur formation à hauteur de 10.000 F cfa par mois, elles jugent que la formation a été impeccable du fait qu’elles ont eu une formation complète en pâtisserie leur donnant la possibilité de créer des petites moyennes entreprises ou des petites moyennes industrielles (PME/PMI). L’une des apprenantes en pâtisserie, sortie à la première vague, sous le sceau de l’anonymat, fait des affaires aujourd’hui dans la ville sucrière du Congo (Nkayi) parce qu’elle a su mettre en pratique ce qu’elle a apprise pendant cette formation de pâtisserie, couplée à l’art culinaire. « Je gère un restaurent en plein Nkayi où vous avez le service culinaire et de pâtisserie. Je me retrouve et je remercie AZUR Développement pour ça », a résumé cette dame d’affaires, très discrète.


Jean Thibaut Ngoyi



lundi, mars 30, 2015

L’apprentissage de métier, une thérapie pour les victimes des violences domestiques

Sur 15 jeunes filles victimes des violences domestiques, psychologiques, morales… à Nkayi, engagées à apprendre la coiffure en six mois, 11 maîtrisent le boulot à un mois de leur sortie. Incroyable, mais c’est vrai.

Au siège d’AZUR Développement, à Soulouka 2, un quartier de Nkayi, 11 jeunes filles apprenantes en coiffure sont en plein travaille. Assistées par leur formateur, cinq parmi elles apprennent à coiffer sur les têtes de leurs camarades dans un hangar de l’association. «Nous apprenons les coiffures sur les têtes des nos amies simplement pour apprendre, car s’il faut attendre les clients, on va traîner pour maîtriser la coiffure », a fait savoir Dorella, une victime de maltraitance en coiffure, 23 ans révolus.
La plupart des apprenantes en coiffure à Nkayi ont subit des violences domestiques, psychologiques, morales… Lydie Nzouzi kizimou, mère d’un enfant, une habitante du quartier aquarium (CQ10) et apprenante en coiffure témoigne : « mon mari m’avait abandonné avec  une grossesse de trois mois 3 mois. Je m’étais débrouillée seule à entretenir ma grossesse jusqu’à l’accouchement. Après ce choc psychologique, j’ai décidé aujourd’hui d’apprendre la coiffure pour qu’un jour ça m’aide à prendre en charge mon fils. En cinq mois d’apprentissage, je fais les coiffes du genre le chignon, le lock, le tissage.»
Pour André Migoua, formateur en coiffure, ne cachant pas sa langue dans la poche, estime que d’ici le 28 novembre 2014, nous aurons des soutenances. Elles vont avoir leur diplôme ou leur certificat de fin de formation leur permettant d’ouvrir leur propre atelier pour qu’elles s’exercent pour leur propre compte. C’est vrai qu’Il est difficile d’apprendre un métier en six mois, mais je fais des cours théoriques et pratiques. Si l’apprenante à la volonté, elle connaîtra le travail en six mois et elle sera capable d’exercer pour son propre compte. «Il y a une différence parce qu’elles sont capables de faire toutes les coiffes. Toutes les coiffures que vous avez vues sont faites par elles-mêmes. Elles font les coupes chinoises, carrées, les tissages rasés et bombés. Ça prouve qu’elles maîtrisent déjà le métier, car ce sont ces coiffures qui sont à la mode dans des ateliers », confie ce formateur de 25 ans de carrière en coiffure.

Le rêve des apprenantes

A en croire, chaque apprenante envisage à la fin de la formation d’avoir son atelier de coiffure, soit se constituer en groupe de deux ou de trois  personnes pour créer un atelier de coiffure. D’après une apprenante en coiffure, Dorella soufflant 23 bougies, son rêve c’est de faire son salon afin de devenir une grande femme parmi les femmes à Nkayi. Ce métier va sans douter changer ma vie. Je me bats à terminer ma formation pour que je sois aussi une femme respectable. Une autre apprenante la trentaine révolue, pense qu’au terme de la formation elle va avoir son propre atelier ou voir avec les autres comment travailler ensemble.
A un mois de la fin de leur formation, l’on ne peut plus remettre en cause leur talent. Leurs copines s’étonnent de la qualité de leur travail. C’est le cas par exemple de Dorella qui coiffe gratuitement ses copines à la maison dont la qualité du travail est appréciable. « En si peu de temps d’apprentissage, tu fais déjà des jolies coiffes de ce genre », s’est interrogée Mireille, sa copine du quartier Mwana nto.

« Redonner l’espoir aux filles par le métier » 

Le Diplomate français visite les apprenantes en coiffure à Nkayi
Victimes pour la plupart des violences domestiques, psychologiques, morales… elles paient 5.000 F cfa mensuellement à chacune contrairement ailleurs. Seulement, leur travail ne cesse de susciter de  l’admiration chez certaines filles, femmes, voire des garçons. Pour Jules Mabiala, c’est une bonne chose de former des jeunes filles aux métiers pour leur redonner le goût de la vie, mais aussi pour qu’elles deviennent autonomes.
Quant au formateur André Migoua, ça lui donne la joie quand quelqu’un apprend un métier parce que ça diminue la délinquance, la prostitution, de quémander de l’argent aux hommes. Et quand la femme ne fait rien, elle peut apprendre un métier pour être indépendante dans sa vie. Actuellement, elles sont au nombre de 11 qui vont soutenir le 28 novembre 2014 sur les 15 inscrites au départ.  
A titre de rappel, cette formation s’inscrit dans le cadre du projet : « Accès aux soins, à la justice et à l’appui économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et sexuelle », mis en œuvre par AZUR Développement à Nkayi et à Pointe-Noire avec l’appui financier de l’Ambassade de France.

Jean Thibaut Ngoyi

« Les violences domestiques et sexuelles, un fléau intolérable à combattre »

L’association AZUR Développement a reçu le 30 octobre 2014 à son siège de Nkayi, dans le département de la Bouenza, son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon. Objectif : visiter le guichet unique mis en place par AZUR Dév pour la prise en charge des victimes de violences domestiques et sexuelles faites aux femmes et aux filles.

14h 30mn. Sous un soleil radieux, c’est l’heure à laquelle que le diplomate français à foulé le pied dans l’enceinte de l’association AZUR Dév à Nkayi, accompagné d’une forte délégation française dont on peut noter la présence du Secrétaire général de la Saris, Monsieur le Consul général de France, le Conseiller économique, l’Attachée humanitaire, etc. Dès l’instant, le protocole a conduit ladite délégation en présence de la Directrice exécutive de cette organisation dans la salle du guichet unique où ils ont rejoint des autorités congolaises : le Maire de Soulouka 2, Eugène Nzaou, la Directrice départementale de l’intégration de la femme au développement de la Bouenza, Mme Damba née Mayouma Sabine et entre autres.
Après leur installation dans la salle avec acclamation de l’assistance, c’est la Directrice exécutive de l’association AZUR Développement, Sylvie Niombo qui a pris la parole pour leur souhaiter la bienvenue à Nkayi pour cette visite historique du guichet unique, avant d’ajouter que « Accès aux soins, à la justice et à l’appui économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et sexuelle », est un projet financé par l’Ambassade de France.

Un fléau intolérable à combattre


Pour le Plénipotentiaire français, c’est un grand plaisir pour eux d’être à Nkayi pour se rendre compte de la mise en œuvre de ce projet auquel ils attachent beaucoup d’importance. Ce guichet unique mis en place par AZUR Développement est un projet que nous appuyons pour un montant de 21 millions de F cfa. Avec ce montant, il comprend qu’elle a déjà fait et va encore faire beaucoup de choses. « Les violences domestiques et sexuelles envers les personnes fragiles et vulnérables sont un fléau intolérable qu’il faut combattre. Chaque jour, dans le monde, des exactions sont commises à l’endroit des femmes et des enfants. Elles laissent des corps et des âmes profondément meurtris, voire brisés. Ces blessures sont intolérables et inacceptables …», a martelé dans son allocution son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon.

Selon Ida Moussa, Coordonnatrice de projet, celui-ci s’inscrit dans le cadre des activités des associations AZUR Déve, ARIPS (à Pointe-Noire) et AFDB (à Nkayi) sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Pour elle, de mars à septembre 2014, les deux guichets uniques dont l’un est à Pointe-Noire et l’autre à Nkayi ont reçu 132 cas de violences sexuelle, physique, domestique, conjugale, morale, économique et faites aux enfants ; soit 52% de plaintes déposées à la police, gendarmerie et à la justice. Par exemple, pour la prise en charge économique, elle a fait savoir que « Nous avons formé 48 femmes et jeunes filles dont 17 sont en fin de formation sur les 150 prévues d’ici la fin du projet. Sur les premières apprenantes formées en pâtisserie, six exercent à titre personnel dont le revenu est estimé à 96.000 F cfa par mois. Une autre a trouvé du boulot à Saris Congo en pâtisserie-cuisine. Actuellement, nous sommes en train de préparer un plan d’accompagnement des apprenantes dans la rédaction d’un projet de vie professionnelle en cours (insertion, micro crédit, etc).»

Interpeller toutes les consciences ?
Du côté de Mme Damba née Mayouma Sabine, Directrice départementale de l’intégration de la femme au développement de la Bouenza, elle a rappelé que le Congo est signataire de plusieurs conventions internationales sur les droits humains et ne peut en aucun cas figurer parmi les pays qui méconnaissent l’importance des droits de l’Homme et, en fait, l’objet d’une préoccupation majeure au sein de notre communauté tant par des efforts des pouvoirs publics que de la société civile qui ne ménagent aucun effort pour garantir au mieux et dans la limite de leur possibilité la protection des droits humains. « C’est l’occasion d’interpeller la conscience nationale et celle des agents de la police nationale, la force publique afin que dans un élan de solidarité nous puissions tous contribuer à la promotion et à la protection des droits des femmes en général et en particulier la femme en tant que mère, épouse, éducatrice de la société », a dit cette dernière.


Jean Thibaut Ngoyi 

jeudi, mars 19, 2015

Le règlement à l’amiable, une des issues privilégiées par des victimes de violence

La loi sur la protection de l’enfance a fait l’objet d’une campagne de sensibilisation par AZUR Développement à Dolisie de janvier à février 2015. Ceci grâce au « projet de campagne de sensibilisation sur la loi sur la protection de l’enfance et les droits des femmes et enfants victimes d’abus, de violence sexuelle et domestique », financé Pareda.

Selon Les entretiens réalisés avec la police, la gendarmerie, des présidents de quartier 206 et 207, les chefs du quartier Padi, et Moupépé, de la direction départementale de la femme, des élèves … les us et coutumes font que les victimes ne peuvent pas aller jusqu’au bout de leur décision de peur de susciter des cas de sorcellerie dans la famille. Les gens préfèrent un règlement à l’amiable non pas seulement pour préserver le foyer mais aussi parce que pour la plupart, les auteurs sont des membres de la famille (papa, cousin, frère) d’où, le fait d’être bastonné ou séquestré par la police ou par la gendarmerie peut entraîner la désunion. 

Gabriel Moussounda Boulingui, président du quartier 206 souligne «nous avons des informations des cas de violence qui vont directement à la police sans nous contacter et dont les auteurs sont des parents et voisins. En fait, ils arrangent entre eux ». Pour enfoncer le clou, le lieutenant de la police en témoigne: « bien que le chef de famille se porte parfois garant de l’affaire, mais quand vous voulez les aider, vous êtes étonné de constater que la victime vous dise qu’elle retire sa plainte ».
Mais s’il y a une épée de Damoclès suspendue sur la famille et la victime, Felix Mouanda, lieutenant commandant de brigade à la gendarmerie centrale de Dolisie s’inscrit en faux : « on ne peut s’amuser avec les crimes, les délits et les contraventions à cause des conséquences. Je qualifie les infractions sur le code pénal. Ce plaidoyer a apporté un changement car les victimes se sentent mieux et se confient à AZUR Développement ». Pour lui, cette collaboration est nécessaire, mais le problème est la suite au niveau du parquet.« Nous demandons une étroite collaboration avec AZUR Développement pour un contact permanent avec les magistrats du parquet», a-t-il martelé.

Une loi mal connue

Au sujet de la loi et les types de violences, sept élèves et cinq femmes vendeuses au marché Tsila sur 21 ne connaissaient pas la loi ni les types de violences. Ainsi, les campagnes de sensibilisations dans les arrondissements 1, 2 et quartiers, dans les écoles et les Centre de santé intégré (CSI) ont permis aux participants de connaître les différentes sortes de violences et la loi en vigueur. 

Exaucée, élève en 4ème au Centre technique de formation (CTEF) affirme : « je frappais correctement mon petit frère, mais depuis que nous avons été sensibilisés à l’école par AZUR développement sur la loi, je ne le fais plus ». Pour sa part, Sylvie Ndoudi, vendeuse au marché de Tsila pense que « le thème qui a retenu son attention au cours de la sensibilisation est la violence économique parce qu’elle ne savait pas ce que c’est ».
Les bénéficiaires ont compris qu’en dehors du viol et de la violence physique, il existe d’autres types de violence parmi lesquelles on note : la violence domestique, économique, verbale, la maltraitance, etc. A l’issue de cette campagne, des populations savent désormais à qui s’adresser et comment faire afin de dénoncer ou de poursuivre les auteurs.
En termes de résultats, sept (7) émissions ont été réalisées ; quinze (15) cas des filles dont l’âge varie entre 8 et 14 ans ont été identifiés et déjà écoutés par Nina Mboyo, Coordonnatrice de projet. Cinq (5) cas ont été déjà orientés chez le juriste. Un cas a été orienté chez le psychologue pour un appui psychologique, et un cas à la gendarmerie. D’autres par contre refusent de pouvoir dénoncer les auteurs et sont injoignables. 
Au cours d’un focus group de discussion, Colombe Mandzimbala, prestataire audit projet a résumé: « les gens étaient vraiment intéressés, motivés parce que c’est pour la première fois qu’on les sensibilise sur les différents types de violences dont ils ignoraient encore ».

                       Blandine Dieudonnée LOUZOLO

«AZUR Développement doit regarder dans quelle mesure nous pouvons pérenniser ces acquis»

Coordonnatrice de projet «Campagne de sensibilisation sur la loi sur la protection de l’enfance et les droits des femmes et enfants victimes d’abus, de violence sexuelle et domestique » à Dolisie, dans le département du Niari du 1er janvier au 25 février 2015, Nina Mboyo a accepté de nous accorder une interview sur le déroulement dudit projet.
Quelle est votre implication dans le projet ?

Je suis impliquée dans le projet de façon systématique. Lors des sensibilisations, j’interviens dans la présentation des objectifs de notre appui avec les partenaires, la présentation des thèmes, et j’insiste sur les points saillants de sorte que les participants posent des questions. Au cours des descentes, je supervise et je sensibilise en même temps.

Comment identifiez- vous les victimes de violence ?
Au cours des sensibilisations et les descentes, nous identifions certains cas qui s’annoncent après avoir reçu le message. D’autres par contre nous appellent  après la sensibilisation, car nous laissons les contacts et les coordonnées de l’Association AZUR Développement et des partenaires.

Pouvez-vous décrire le moment de travail?
Nous recevons des appels des victimes ou de leurs parents via nos partenaires (chefs de quartiers, la police, la gendarmerie) ; parfois nous allons chez les victimes ou encore ces dernières viennent au siège de l’Association AZUR Développement pour l’écoute. Cette écoute est individuelle sauf si l’enfant est incapable de s’exprimer. Suite à cela, nous faisons un briefing du projet avant de demander l’avis à la victime et parents ce qu’ils attendent de nous. Certains  cas nécessitent l’appui juridique. D’autres sont soumis au psychologue. Entre temps, AZUR Développement continue à faire le suivi par téléphone.

Combien de cas  recevez- vous par jour ? Quel est leur âge ? Les auteurs et leurs affinités.
Le nombre dépend des jours. Il arrive parfois qu’on reçoive quatre  personnes par jour. Concernant les violences sexuelles, ce sont des enfants violées, soit par des membres de la famille, soit par des parents proches ou encore par des cousins. L’âge des victimes varie entre 8 et 14 ans. Pour les attouchements, l’âge va de 5 à 18 ans et pour la maltraitance, l’âge varie de 10 à 19 ans.

Combien de cas avez-vous déjà résolus et quels sont les résultats ?
15 cas dont leurs âges varient entre 8 et 14 ans ont été identifiés et déjà écoutés au siège de l’association AZUR Développement. Cinq(5) cas ont été déjà transmis chez le juriste. Un autre cas a été orienté chez le psychologue pour un appui psychologique et enfin, un dernier cas à la gendarmerie. Par contre certaines victimes refusent de pouvoir dénoncer leurs auteurs. D’autres sont injoignables. Si l’auteur est un membre de la famille, les victimes préfèrent régler à l’amiable. Raison: éviter les cas de sorcellerie.

Après la formation organisée par AZUR Développement, cela a-t-il changé votre façon de voir les choses ?
Ce projet nous a permis de mieux connaître les quartiers, les postes de la police et de la gendarmerie, mais surtout de découvrir les réalités de la localité. Nous sommes  capables de mener une lutte à l’égard de violence des femmes et des enfants. Actuellement, AZUR Développement à une visibilité à Dolisie ; les appels et les témoignages résonnent. D’ailleurs, les parties prenantes et les bénéficiaires souhaitent que nous puissions continuer la sensibilisation mais surtout dans les quartiers où les activités n’ont pas eu lieu.

Etes-vous satisfaite de ce travail ?
Je suis très satisfaite car je vis les réalités de la violence dans les localités dans lesquelles le projet s’est déroulé. Cependant le projet touche à sa fin et j’imagine combien de fois nous serons dérangés par les appels téléphoniques.

Quels sont les partenaires du projet et les relations que vous entretenez ?
Nous avons travaillé avec AVLUS et l’Association des épouses des militaires. Nous avons aussi travaillé avec la gendarmerie, la police, le Ministère de la Promotion de la femme, les chefs et présidents des quartiers, les directeurs et surveillants des écoles, la psychologue. Ces partenaires ont été une protection car ils ont en même temps été un « laissez-passer » pour nous et les prestataires dans la mobilisation et dans l’identification des victimes.

Comment comptez-vous pérenniser ces acquis ?
Lorsque d’autres victimes vont être identifiées, nous allons continuer à faire l’écoute, les conseiller et si possible les orienter dans la démarche judiciaire. Nous allons continuer le suivi pour les cas déjà identifiés et on gardera le contact avec nos partenaires.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?
La mobilisation dans les quartiers et les pluies qui ont causé les reports des activités sont des problèmes rencontrés dans la mise en œuvre du projet. Beaucoup de cas identifiés sont jusqu’à ce jour injoignables car ils ont peur de dénoncer leurs auteurs.


Quelles sont vos suggestions ?       
AZUR Développement doit regarder dans quelle mesure nous pouvons pérenniser ces acquis à long terme, car le changement de comportement ne se produit pas dans un laps de temps. L’implication des hommes est aussi nécessaire car ce sont des auteurs et avoir aussi leur point de vue. Il faut souligner que la soif n’est pas étanchée dans la mesure où les gens ont pris goût. Je remercie AZUR Développement et le Pareda pour la formation. J’ai appris à informer, sensibiliser et accompagner les victimes de violence.

Propos recueillis par Blandine Dieudonnée Louzolo




Les femmes et filles de Dolisie sont informées sur les formes de violence

Entre janvier et février 2015, plusieurs quartiers de Dolisie ont été  couverts par une série de sensibilisation menées par AZUR Développement dans le cadre du projet « Campagne de sensibilisation sur la loi sur la protection de l’enfance et les droits des femmes et enfants victimes d’abus, de violence sexuelle et domestique », financé par Pareda. Le marché Tsila a marqué la fin de cette campagne.

Le 16 février 2015, à 15 h 30mn, le marché Tsila a été la dernière cible par cette campagne. Objectif : vulgariser la loi sur la protection de l’enfance et les procédures judiciaires à 800 femmes, hommes et enfants sur les abus, la violence sexuelle et domestique. Ces campagnes de sensibilisation se sont déroulées dans l’Arrondissement 1 et 2 de Dolisie avec 29 descentes dans huit quartiers, six campagnes de sensibilisation dans six écoles, et six autres dans les Centres de santé Intégré (CSI). Au total, 1193 personnes ont été touchées au cours de ces sensibilisations.



Dans ce marché, les vendeuses et vendeurs vaquent à leur activité. D’autres sont venus assister. Leida Lembé Mfoutou, une des prestataires à ce projet a présenté les thèmes sur la violence domestique, la violence physique, la violence économique, la violence verbale, la maltraitance, etc. Ces différents thèmes ont été expliqués à tour de rôle en fonction des circonstances qui correspondent à chaque type de violence. Le prestataire a également informé les participants sur l’existence de  la loi du 14 juin 2010 portant protection de l’enfance au Congo.

Prêtes à agir ?

Après la présentation des thèmes, un climat de tristesse à régné du côté des 21 participants. Pour éclairer la lanterne, Nina Mboyo, coordonnatrice de projet a expliqué le projet, le but des sensibilisations et les activités de l’Association. Elle témoigne : « après une sensibilisation, une fille s’est rapprochée de nous pour expliquer sa situation. Ainsi n’hésitez pas de vous rapprocher de nous. Nous vous remettrons nos coordonnées téléphoniques à la fin de la séance».
La réaction ne s’est pas fait attendre du côté des vendeuses du marché Tsila à Dolisie.  Beaucoup ont témoigné sur les cas de violence. La violence économique a été illustrée par le cas d’une femme qui exerce le commerce dont l’argent a été donné par le mari. En revanche, ce dernier a une mainmise sur le bénéfice.   Sylvie Ndoudi, vendeuse de gnetum africanus (couramment appelé coco en lingala) au marché Tsila dévoile « bien que n’étant pas mariée, le jour où je vais me marier, et si mon époux se comporte de la sorte, je sais ce qu’il y a à faire ou encore je vais lui remettre son argent ».
Le cas de violence domestique a été illustré par des exemples tels que les rapports sexuels sans consentement de la femme dans le foyer. A ce sujet, Cyrille Oussonguila, une vendeuse de beignet au marché Tsila, fulmine : « il arrive que ton mari qui a bu te force à faire des rapports sexuels sans votre consentement. Le fait qu’il te batte, tu te sens parfois obligé de lui laisser faire ce qu’il veut sans aucune envie. Si cela m’arrive, je sais quoi faire et à qui s’adresser ». Du côté d’une participante à cette sensibilisation, Généviève Mabiala, elle s’est étonnée : « je ne savais pas que les rapports sexuels forcés dans un foyer et les rapports sexuels avant l’âge de 15 ans sont des violences ».

L’ignorance de loi

L’attention de chaque participante est attirée par une violence spécifique. Pour Madame Moline, une autre vendeuse des divers, le thème sur la maltraitance  l’a beaucoup touché. Elle ne savait pas que le comportement qu’elle affiche auprès de  son enfant constitue la violence, surtout lui refuser de donner l’argent en cas de besoin.
Bien que la loi existe, mais combien la connaisse ? Sylvie Ndoundi qui  ne cache pas son ignorance sur la loi du 14 Juin 2010 portant protection de l’enfance au Congo affirme : « j’ai été toujours méchante avec ma fille par mes propos. Maintenant que je sais qu’il y a une loi qui existe, je vais profiter d’expliquer à celles qui n’ont pas été avec nous de changer de comportement ou leur donner conseils, les expliquer en cas de violence comment entamer des procédures judiciaires ».
Quant à Zamba Cherelle, une participante à cette sensibilisation pense que « nous avons été informés sur le problème du viol, mais je me demande si l’accoutrement peut aussi être l’une des causes du viol ». Répondant à cette question, la coordonnatrice de projet lâche : « quel est l’accoutrement d’un enfant de 2 ans pour qu’elle soit violée ? ». Des hommes tentent de se défendre, mais accusent que certaines femmes sont parfois à l’origine de la violence dans les foyers par leur comportement.
Selon Sylvie, il faut continuer à éduquer pour changer le comportement de nos enfants. « Je souhaiterais que le projet puisse s’étendre pour atteindre d’autres personnes, voire d’autres localités pour informer celles qui sont encore dans l’ignorance».

Blandine Dieudonnée LOUZOLO