jeudi, juillet 09, 2015

La pâtisserie, un métier qui redonne la vie aux femmes

Dans le cadre du projet « Accès aux soins, à la justice  et à l’appui économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et  sexuelle », financé par l’Ambassade de France, des femmes victimes des violences conjugales, physiques ont subi une formation de 03 mois en pâtisserie, organisée par AZUR Développement à Nkayi. Objectif : les rendre autonome financièrement.  

Mercredi 21 janvier 2015. A 15h, au siège de l’association AZUR Développement au quartier Mwana Nto, dans l’arrondissement 2, six femmes étaient autour du formateur pour apprendre comment faire le mixage des ingrédients pour la fabrication d’un gâteau au lait. Selon le maître pâtissier, c’est un moment important dans la fabrication des gâteaux au lait ou autres types de gâteaux. Si quelqu’un veut faire un bon travail, le tout se passe au niveau de la combinaison des ingrédients, de la patte, du dosage et pendant la cuisson au four. « Je commence toujours mes formations en pâtisserie à Nkayi par des cours théoriques pour permettre aux apprenantes d’avoir un peu de théorie avant de passer à la pratique. J’exige à chaque apprenante d’avoir un cahier et stylo à bic pour prendre des notes parce qu’il y a plusieurs modules à enseigner aux apprenantes dans la pâtisserie. Les compositions chimiques changent des unes des autres », a expliqué le formateur.

Pour Gina Nzamba Mapembé, une apprenante en pâtisserie, habitant le quartier Mwana Nto, elle a bénéficié 3 mois de formation pour apprendre à faire les gâteaux à l’orange, au yaourt, au lait, à la madeleine, le croissant… En trois mois, elle était capable de faire tous ces gâteaux. Le formateur est un bon pédagogue et les choses sont faciles surtout au niveau de la pratique. D’après elle, en trois mois, quelqu’un est capable de maîtriser la pâtisserie s’il met le sérieux dans le travail. Rocha Honorine, une autre apprenante affirme « Par jour, je peux au minimum vendre les gâteaux à 1500 F cfa par jour. Je faisais des gâteaux avant, mais cette fois-ci, j’ai approfondi mon métier. Nous étions dix femmes faisant partie de la deuxième vague d’apprenantes en pâtisserie. A ce stade, nous sommes toutes capables de faire les gâteaux d’anniversaire et de mariage.»

Les fruits de la formation

De son côté, Sylvie Kialou, mère de deux enfants, elle aussi apprenante en pâtisserie n’a pas caché ses sentiments sur son apprentissage. La quarante révolue, elle est contente d’apprendre ce métier.  Aujourd’hui, elle a en quelque sorte une petite moyenne entreprise (PME) où elle fabrique des gâteaux à l’orange, au yaourt, à la banane pour vendre au service. Elle fait aussi la cuisine congolaise. Pour ce qui est de l’art culinaire congolais, elle a une kyrielle de mets parmi lesquels elle propose aux clients : le ragout de mouton, l’escalope, le poisson, etc. Policière de son état, cette formation lui a donné une autre image au niveau de sa corporation. En dehors de son statut de fonctionnaire, elle peut aussi compter sur la pâtisserie et la gastronomie. Selon Sylvie Kialou, ses collègues de travail lui doivent du respect maintenant qu’avant, vu ses initiatives aux allures d’une femme d’affaires.

Bien que les apprenantes ont eu à supporter leur formation à hauteur de 10.000 F cfa par mois, elles jugent que la formation a été impeccable du fait qu’elles ont eu une formation complète en pâtisserie leur donnant la possibilité de créer des petites moyennes entreprises ou des petites moyennes industrielles (PME/PMI). L’une des apprenantes en pâtisserie, sortie à la première vague, sous le sceau de l’anonymat, fait des affaires aujourd’hui dans la ville sucrière du Congo (Nkayi) parce qu’elle a su mettre en pratique ce qu’elle a apprise pendant cette formation de pâtisserie, couplée à l’art culinaire. « Je gère un restaurent en plein Nkayi où vous avez le service culinaire et de pâtisserie. Je me retrouve et je remercie AZUR Développement pour ça », a résumé cette dame d’affaires, très discrète.


Jean Thibaut Ngoyi



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