samedi, décembre 04, 2010

La violence domestique continue, pernicieuse, insidieuse et banalisée

Une revue des billets de blogues publiés par Manhore De Bessi, Vivienne Dzobo et Sylvie Mfoutou Banga sur la violence domestique et conjugale à Brazzaville et Pointe-Noire montre comment dans une situation de pauvreté ou d’indépendance économique, la femme demeure victime de la violence. La violence sexuelle a longtemps occupé la tête de liste dans les interventions ; cependant la violence domestique a toujours été perpétrée, pernicieuse, insidieuse et « normalisée » culturellement. Les relations entre hommes et femmes telles que vue actuellement dans notre société doivent être remises en cause. Ces histoires appellent à beaucoup de questionnements.

L’égalité homme-femme ne sera pas une réalité tant que les femmes seront pauvres

Vivienne Dzobo raconte sur son blogue : « Nadège par exemple est vendeuse de maniocs au marché de la liberté, elle a évoqué les multiples raisons des tensions dans les ménages. La non transparence des revenus du conjoint ainsi que l’insatisfaction sexuelle et matérielle ». Il ne suffit pas de déclarer son revenu. « Théthé, âgée de 40 ans est aussi mariée, mère de quatre enfants et ménagère, son mari est employé dans l’administration par une société de la place qui rémunère assez bien son personnel […]. Seulement le montant déclaré t-elle que son mari lui donne pour la popote ne répond pas par rapport au coût de la vie ».

Elle explique que le montant que la dame reçoit de son conjoint ne répond pas ; « les denrées alimentaires sont devenues tellement coûteuses qu’elle a du mal pour lier les deux bouts du mois. Madame Théthé à même mal pour mieux entretenir son corps pour se faire belle et attirante ». Elle ne peut épargner et contribuer aux charges de la famille. Lorsqu’elle demande plus d’argent à son conjoint, elle raconte que « c’est du tintamarre et les boutades sont envoyées même en présence des enfants ».

Etant vendeuse, « Théthé avoue que les bénéfices de la vente des pains, ne lui permettent pas à faire face à tous les besoins quotidiens et de temps à autre, elle pense s’offrir occasionnellement aux partenaires potentiels. Seulement, ses convictions religieuses et sa foi l’empêchent d’agir ainsi » par crainte de jeter le déshonneur sur sa famille. Pour Vivienne Dzobo « l’égalité tant souhaitée entre l’homme et la femme est encore loin d’être une réalité ; car la pauvreté est un véritable obstacle ».

Mon mari me demande de faire un choix entre mon boulot et le foyer

L’histoire de Sidonie, une jeune femme de 34 ans, racontée par Manhore De Bessi est différente. Comme quoi, il ne suffit pas pour une femme d’être autonome financièrement pour préserver un mariage. « Elle est mariée depuis l'age de 16 ans à Jacob qui en a 40 ans. Comme vous le constatez avec moi Sidonie est allée dans le mariage très jeune. Son mari a donc supporté ses études jusqu'à la licence ».

Elle poursuit « après quelques années de chômage, Sidonie trouve un emploi dans une sous-traitance pétrolière. Mais le meilleur c'est quoi chers ami (es), le salaire de dame Sidonie est trois fois plus que celui de Jacob enseignant dans une école de la place ». Bien que la dame ait terminé ses études, et obtenue un emploi bien rémunéré, le complexe de son conjoint ou peut-être la volonté de domination de son conjoint, la contraint à renoncer à son emploi.

Comme l’affirme Manhore De Bessi « au bout de deux mois de fonctionnement, Jacob déclare qu'il ne peut pas accepter que sa femme gagne plus que lui. Ainsi il demande à celle-ci de faire un choix entre "le boulot et le foyer". Sidonie est embarrassée elle ne sait pas que faire et quoi choisir, elle aime bien son travail mais également son foyer ». Elle appelle à l’aide et attend des réponses sur son blogue pour aider Sidonie : http://manhoredebessi.blogspot.com/

Sommes-nous organisées et efficaces dans la lutte contre la violence ?

Sylvie Mfoutou Banga lance un appel « aidons les femmes à dénoncer les violences domestiques ». Elle s’explique : « quelque soit les raisons ou causes qui empêchent les femmes de dénoncer les violences domestiques dont elles sont victimes au quotidien, un mal doit toujours être dénoncé pour le détruire ».

Ce que les organisations de femmes ont compris, car il y a davantage des initiatives de leur part pour réduire les discriminations à l’endroit des femmes. Même s’il y a besoin d’un plan coordonné de lutte contre les violences au Congo, des pas sont posés. Si le mouvement de femmes pouvait faire davantage usage des technologies de l’information et de la communication (TIC), ces progrès seraient plus visibles.

Elle recommande aux organisations « de travailler dans la perspective de prise en conscience sur tous les phénomènes de violence dont sont victimes les femmes en l’occurrence les violences domestiques »; et de continuer à « organiser des séminaires de sensibilisation, forums, causeries-débats, pièces de théâtre ».

Consciente du pouvoir des média, elle propose l’organisation des campagnes nationales de sensibilisation sur la violence domestique dans les média. Elle déclare : « les médias doivent également tenter de sensibiliser le public aux causes et aux conséquences de ce type de violence ».

Sylvie Mfoutou Banga reconnaît qu’on ne peut prévenir la violence domestique si l’on ne connaît pas leur du phénomène ; elle propose d’ « améliorer les statistiques sur la violence domestique, brosser un tableau précis de sa nature et de sa prévalence, permettre l’identification des ressources consacrées à la lutte contre ce phénomène et l’évaluation des initiatives allant dans ce sens ». Ici, encore les TIC peuvent aider à collecter les données ou à reporter les cas de violences domestiques.

Renforcer la réponse pouvoirs publics à la violence domestique

Sylvie Mfoutou Banga appelle les pouvoirs publics à « prendre des mesures concernant les victimes de violences domestiques. A titre d’exemple : proposer aux victimes de violence domestique une aide judiciaire et des conseils juridiques gratuits préalablement à l’engagement d’une action judiciaire; et venir en aide aux victimes de violence domestique en créant des centres d’hébergement où les femmes pourront obtenir un soutien psychologique et soutenir financièrement les associations d’aide sociale et les services d’urgence », entre autres.

Sylvie Niombo



vendredi, décembre 03, 2010

Avec internet, les barrières à l’égalité pour les femmes handicapées peuvent tomber



La journée mondiale pour l’élimination des violences faites aux femmes a été célébrée au Congo sous le thème plus d’égalité = moins de violence. Egalité en droits pour les femmes handicapées qui subissent des violences perpétrées en tête par leurs familles ou proches parents. Des histoires troublantes de femmes et filles battues, enfermées dans des maisons, ou affamées en raison de leur handicap. Une violence vécue par des femmes et filles handicapées qui est souvent tue ou banalisée.

Egalité dans l’accès à internet pour les femmes et filles handicapées

Egalité dans l’accès à l’internet, qui devrait être reconnu comme un droit fondamental. Désormais, l’internet est sur les téléphones mobiles dans le pays, mais comment les congolaises peuvent en tirer profit ? C’est ainsi qu’une vingtaine (20) de femmes journalistes et handicapées ont été outillées sur l’internet pour promouvoir leurs droits.

Etre sur la toile mondiale et l’utiliser pour s’épanouir.

Lors d’un atelier organisé à Pointe-noire du 25 au 27 Novembre 2010, en marge de la Journée mondiale pour l’élimination des violences faites aux femmes, par Handicapés Sans Frontières (HSF) ; des femmes handicapées et des média ont appris à créer des boîtes électroniques sur Yahoo et Gmail, effectuer des recherches sur Google et créer des blogues sur « blogger.com » et les astuces de rédaction de billets de blogues.

Ces femmes ont bravé l’épidémie de poliomyélite, les intempéries et la mauvaise connexion internet pour découvrir et être sur la toile mondiale. Elles ont persévéré car motivées à découvrir ce nouveau média qui leur permet de s’exprimer, de raconter leurs expériences et aussi communiquer.
Ne dit-on pas que les analphabètes du 21ème siècle sont celles qui ne connaissent pas l’informatique ?

Pousser les média à donner la voix aux femmes handicapées survivantes de violence

« Ces femmes handicapées et celles des médias de la ville de Pointe-Noire avaient été sélectionnées à l’issue de des ateliers de sensibilisations sur les violences faites aux femmes organisé par l’Association Handicapés Sans Frontières Congo » a expliqué Georgette Medja, Présidente de cette association.

Cette association compte aussi pousser les professionnelles des média à documenter la violence vécue par les femmes et filles handicapées et amplifier leurs voix.

La Directrice Départementale de la Promotion de la Femme, Anne-Marie Kouka Mampouya intervenant au cours de cette rencontre a rappelé que « la mondialisation passe par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, plus particulièrement l’internet. L’internet constitue un puissant outil de dialogue, d’Information et de partage pour une participation efficace à la lutte contre les violences faites à l’égard des femmes et au développement ».

Insistant sur le rôle des média dans la lutte contre la violence, elle a déclaré « les médias constituent la voie idoine qui permet à la fois de véhiculer et de vulgariser les outils de lutte pour l’élimination des violences ».

En effet, il est reconnu dans la déclaration universelle des droits de l’homme que tous les hommes sont égaux, et ont les mêmes droits. La constitution congolaise reconnaît également que tous les citoyens congolais sont égaux. Ainsi, les femmes handicapées ne devraient pas être stigmatisées ou discriminées.

Avec l’internet, elles sont libres de toutes barrières et de leur handicap !

Pour les intervenantes à l’atelier, accéder à l’internet c’est « aussi briser les barrières, les inégalités et la stigmatisation ; avec l’internet toute les barrières sont tombées ». L’internet permettrait donc aux femmes et filles de de surmonter leur handicap dans ce combat pour briser les barrières qui les empêchent de vivre dans l’égalité et libre de la violence fondée sur le genre.

Tout en appelant les participantes à maîtriser l’internet, la Présidente de HSF a indiqué « le 25 novembre marque aussi la date du démarrage des 16 jours d’activismes pour la défense des droits des femmes victime des violences ; un moment important de publication des articles sur des initiatives prises par les femmes de par le monde pour dénoncer, échanger, trouver des astuces pour l’élimination des violences faites aux femmes ».

Sur le suivi de cette formation, la Présidente de HSF explique : « cinq groupes de quatre participantes doivent chacun préparer leurs articles pour participer aux 16 jours d’activisme ». Ainsi, les apprenantes bénéficieront d’un accompagnement technique et des sessions de révision sur internet avec HSF.

Le besoin de porter cette initiative à grande échelle.

Cependant, des actions de sensibilisation sur les droits des personnes handicapées devraient être effectuées dans les quartiers et communautés pour réduire les actes de violence à leur égard. Il s’avère aussi indispensable de renforcer les activités de formation des femmes et filles handicapées aux technologies de l’information et de la communication (TIC).

Cette formation est soutenue par le Fonds « Réapproprie-toi la technologie » du Programme d’Appui aux Réseaux de Femmes de l’Association pour le Progrès des communications (PARF APC) (www.apcwomen.org); et a reçu l’appui logistique de l’Ecole Africaine de Développement (E.A.D).

Sylvie Niombo





mercredi, décembre 01, 2010

Des filles harcelées à l’école cherchent de l’aide par SMS

Un récent rapport de recherche indique qu’au moins 44% (source IPS) des étudiantes à l’université nationale (Marien Ngouabi) au Congo sont victimes de harcèlement sexuel. Le slogan « seule la cuisse libère » a été longtemps scandé dans les coulisses des écoles supérieures.

Les écoles secondaires ne sont pas épargnées, et les filles font face à ce fléau. A Brazzaville et à Pointe-Noire, les élèves du Lycée Savorgnon de Brazza, Lycée technique de l’OCH et collège de Mpaka utilisent désormais leurs téléphones pour apprendre davantage sur les lois de protection de l'enfance, dialoguer ou chercher de l’aide contre le harcèlement sexuel perpétré par des enseignants.

Les associations utilisent également les SMS pour plaider, passer le mot et plaider, tel que ce message diffusé par le Club Jeunesse Infrastructure et Développement (CJID) à 95 autorités locales à Kinkala « il est temps de condamner la violence faite aux femmes, l’abus sur les femmes, et sa chosification ».


Nouvelle forme de terrorisme psychologique ?

Quand on parle de harcèlement sexuel en milieu scolaire, il y a l’allusion à l’abus de pouvoir et d’autorité des enseignants sur les élèves filles. Beaucoup d’entre elles font face à la pression, sont menacées et sont isolées. Les victimes n’en parlent presque jamais, sinon quand les cas sont déjà passés. Elles pensent ne pas avoir le choix, et soit elles cèdent aux menaces; redoublent, soit elles quittent le banc de l’école. Le phénomène nécessite d'être étudié et des statistiques sont à collecter également au niveau du secondaire.

Témoigner et chercher de l’aide par SMS.

En l’absence des centres d’écoute des survivantes de violence, les élèves témoignent par des messages SMS. « Je redouble la classe. A la maison, mes parents me disaient si je redouble j’aurai à faire à eux. Je savais plus quoi faire, j’étais obligée de coucher avec mon prof, il me l’a fait par l’anus », Dorsia.

« Je me nomme Magalie, je suis l’une des victimes de violence, j’étais en seconde au Lycée. J’avais 15 ans mon prof de droit me menace étant petite, connaissant rien de la vie, j’avais pleuré. Il me menace », Magalie.

Les associations qui reçoivent ces SMS contactent les auteurs individuellement, les écoutent et les soutiennent.

Les harceleurs font pression, les filles se culpabilisent.

C’est ce qui se lit des messages SMS envoyés par des élèves au Comptoir Juridique Junior et l’Association Dynamique Plurielle. « Je ne dois pas lier trop d’amitié avec un homme pour éviter le viol », Verda.

Sagesse renchérit : « je ne dois pas exposer mon corps dans un milieu scolaire afin de ne pas subir une violence sexuelle ». Laure appuie « je mettrai une tenue normale pour éviter d’attirer l’attention des profs afin de ne pas subir des violences à l’école ».

La révolte. Elles ne se laisseront pas faire.

Après avoir subi des menaces, des remarques désobligeantes, des contacts corporels non souhaités, des abus sexuels ou des relations sexuelles sur la contrainte, les élèves filles qui ont assisté aux sessions de sensibilisation dans les écoles, parviennent à « la révolte ».

Les SMS fusent de plus en plus depuis ; « je promets que je ne me laisserai pas emporter par un professeur. Je ne serai pas victime d’une violence sexuelle» écrit Paty. D’autres, notamment Miamissa, Desta, Estelle et Nardèche appuient cela : « je ne baisserai pas les bras sur la violence faite aux filles par téléphone à l’école » ; « je lutte les violences faite aux femmes car le sexe de la femme n’est pas un beignet » ; « je ne me laissera pas faire par le harcèlement sexuel en milieu scolaire » ;
« dis-moi ce que tu ne dois pas faire au téléphone ! Je ne dois pas me laisser faire par les prof » ; « luttons contre les violences faites aux filles à l’école. Et je ne me laisserai pas faire ».

Interdire les relations entre élèves et enseignants

A la question de savoir si les enseignants ne peuvent pas tomber amoureux de leurs élèves ? Elles sont catégoriques. Jina, Victoire et Jessy écrivent : « nous devons interdire aux filles d’avoir des relations trop étroites avec les profs » ; « le prof est une personne grande, âgée, vielle, ou mariée » et « on doit pas avoir certaines relations avec les professeurs comme une relation amoureuse par ce que le prof n’est pas ton ami. Une relation avec le surveillant.»

Ce que la loi Portella n°60/18 de 1960 interdit déjà, les enseignants ne pouvant avoir des relations sexuelles avec leurs élèves.

C’est une nouvelle expérience pour les associations et les jeunes filles qui veulent exploiter le potentiel des téléphones mobiles pour lutter contre le harcèlement sexuel à l’école.

Sylvie Niombo

Des lois pour lutter contre les Notes Sexuellement Transmissibles (NST)


Le samedi 27 Novembre 2010, un atelier de sensibilisation sur la protection de l’enfance et la prévention du harcèlement sexuel a réuni une quarantaine des enseignants, des élèves et des organisations de la société civile au Lycée Savorgnon de Brazza, organisé par l’Association Dynamique Plurielle.

Des lois pour protéger les enfants

Un exposé sur les lois sur la protection de l’enfant a été faite, notamment la loi Portella et la loi Potignon par Lilian Barros, du Comptoir Juridique Junior (CJJ). La loi Portella du 16 Janvier 1960 stipule qu’il est interdit aux enfants de moins de 16 ans de fréquenter les bars, cinémas et dancing clubs, sauf pour la projection de films éducatifs ou des spectacles conçus spécialement pour les enfants. Autant, les responsables des bars, cinémas et dancing clubs peuvent être punis par des amendes s’ils acceptent des mineurs.

La nouvelle loi interdit aux vidéos clubs d’accepter les enfants

Cela était respecté, il y a des années lumières, où la police était présente dans ces endroits et pouvait agir. Aujourd’hui une réflexion s’impose sur les vidéos clubs qui sont devenus les « cinémas populaires ». Qui trouve t-on dans ces vidéos clubs ? Les jeunes, tout âge confondu. Quels films diffuse t-on dans ces vidéos clubs ? Toute sorte de films sans considération d’âge, de la porno à aux films qui prônent la violence. La loi Potignon de 2010 en son article 105 punit d’emprisonnement à une amende quiconque aura sans autorisation tient un vidéo club fréquenté par les enfants. L’article 106 interdit aux directeurs des salles de cinéma et de spectacles de laisser assister des enfants à la projection des films non éducatifs ou aux spectacles qui ne sont pas spécialement conçus pour la jeunesse.

Un enseignant ne doit pas avoir des relations amoureuses avec une élève

Selon la loi Portella, les filles élèves sont protégées, et il est interdit aux professeurs d’avoir des relations sexuelles avec leurs élèves. En réalité, ce n’est pas toujours le cas, car comme l’a reconnu Madame Nkaya, la Proviseur du Lycée Savorgnon de Brazza, le harcèlement sexuel est un problème réel dans son établissement. Elles effectuent des médiations lorsque ce genre de problème se pose et les différentes parties parviennent à résoudre le problème.

Les participants ont évoqué le fait que les filles élèves soient vulnérables, et d’autres abandonnent leurs études après avoir été harcelées. D’autres sont contraintes d’avoir des rapports sexuels avec leurs enseignants pour passer en classe supérieure. D’où l’appellation de Notes Sexuellement Transmissibles (NST) pour indiquer ce genre de relations entre enseignants et élèves.

Les lois reconnaissent la violence mais pas le harcèlement sexuel

Selon Lilian Barros, la loi Potignon n°4-2010 du 14 Juin 2010 a renforcé les dispositions de la première (la loi Portella). Elle consacre les droits de l’enfant, parle des devoirs de l’enfants, des parents et de l’Etat, et de la protection contre la violence, la négligence, la maltraitance et l’exploitation des enfants.

L’article 54 stipule « tout outrage public, attentat à la pudeur ou viol en la présence ou sur la personne de l’enfant est interdit ». Tandis que l’article 55 va plus loin « l’enfant qui a subi des violences ou des négligences au sein de la famille ou celui qui n’a plus de famille ou qui en a été séparé, a droit à une protection de remplacement par une institution habiletée.»

Cependant, la nouvelle loi ne reconnaît pas clairement le harcèlement sexuel. Les victimes ne peuvent se référer qu’au code pénal (articles 308, 309, 326 et 332 », et le Juge va tenir compte des manifestations physiques ou des éléments visibles tels que coups et blessures. Des relations sexuelles obtenues par abus d’autorité peuvent être pénalement qualifiées de viol.

Dans le cas des violences morales, les preuves sont difficiles à obtenir car la victime aura pour seule issue d’accuser le harceleur d’avoir mené des actions contraires à l’intérêt social et aux bonnes mœurs (article 330 et 333 du code pénal).

Le Juge a donc un pouvoir souverain pour apprécier une situation de harcèlement moral.


Le chemin pour en finir avec les NST est encore long

Il en est sorti des échanges que les élèves victimes de harcèlement sexuel devraient se rapprocher des organisations de défense des droits humains, et de protection de la femme comme Dynamique Plurielle.

Elles ne devraient pas avoir peur de dénoncer de tels cas, car la Proviseur du Lycée, a réitéré que la direction de l’établissement est engagée à lutter contre ce fléau.

Des exemples de filles élèves qui les « harcèleraient » ont été évoqué. Cependant, il a été évident que les élèves n’ont aucune influence sur les enseignants et cela ne peut donc pas être qualifié de harcèlement sexuel.

Comme dans tout échange sur la violence faite aux filles, l’habillement est revenue, et la jeune fille est vue comme « coupable d’avoir été harcelée ou violée » à cause de sa tenue vestimentaire. Cette position souvent défendue par ceux qui perpétuent ces violences ne fait qu’occulter le problème.

L’Association Dynamique Plurielle a plaidé auprès de la direction du Lycée pour mettre en place un espace d’écoute où les élèves filles et garçons pourront parler sans craintes.

Toutefois, ces initiatives de vulgarisation de ces différentes lois par la société civile demeurent limitées, et il n’existe pas encore de programme initié le Gouvernement pour lutter efficacement contre la violence et le harcèlement sexuel dans les écoles au Congo.

Sylvie Niombo

vendredi, novembre 26, 2010

Voiture, argent, bijoux et peur de représailles : le prix du silence contre la violence ?

L’on croyait que la violence sexuelle était la première en liste dans la zone de Kinkala en République du Congo, qui a été affectée par des conflits armés jusqu’en 2003. Cependant ; il est surprenant que jusqu’au mois dernier, le nombre de cas de victimes de violences sexuelles déclarées à la Direction départementale du service social pour cette année oit inférieure à 10, selon l’antenne du Club Jeunesse Infrastructure et Développement (CJID) qui se bat pour réduire le phénomène.

C’est au cours d’un focus groupe auquel participait une vingtaine de femmes ménagères, professionnelles, gendarmes et survivantes de violence ce 23 Novembre 2010, que la violence conjugale et domestique ont été épinglées comme les plus répandues dans Kinkala et ses environs. Très vite, au cours de cette rencontre, nous avons senti le malaise ou le silence qui règne au tour de ce sujet. La question que tout le monde semblait se poser est « sommes-nous prêtes à parler de la violence subie dans nos foyers et maisons ? ».

Pourquoi donc ce malaise ?

Simplement, par ce que les choses se compliquent, car cela nous renvoie à des questions de sécurité économique et même alimentaire. Qui va payer pour la nourriture ? Qui va prendre la charge des enfants ? Si, une femme mariée ou en concubinage comme c’est la plupart des cas est répudiée de son foyer pour avoir osé parler de la violence dont elle est victime, ou encore à se rendre à la gendarmerie ou la police porter plainte contre son mari.

Les participantes ont discuté des questions relatives aux us et coutumes, et ont reconnu que les filles partent non « gagnantes » depuis leur enfance, car elles sont élevées pour devenir des «épouses » et des « mères ». La violence conjugale est beaucoup revenue dans les propos. Des exemples ont été cités tels que : « des hommes qui suivent leurs femmes en consultation gynécologique et assistent à la consultation sans gêne ; la brutalité dans les rapports sexuels ; et le donnant-donnant popote-rapport sexuel ».

Grandies dans la violence.

Victimes de violence depuis l’enfance. La maltraitance des enfants, surtout des filles mineures est une forme de violence très répandue mais tue et banalisée. Les enfants orphelins ou ceux qui ne grandissent pas sous le toit de leurs parents sont souvent les cibles. « Nous avons été maltraitées par notre belle-mère pendant toute notre jeunesse. Ma sœur pense qu’elle doit se venger. Elle a eu des problèmes psychologiques et nous sommes allées jusqu’à la faire soigner à l’asile », a raconté une des participantes.

La violence est-elle encouragée la femme elle-même ?
Certains cas ont été cités, où la femme se fait violence. La facilitatrice de l’atelier a parlé des abus sexuels des filles mineures dans le foyer conjugal « une femme tolérait que sa fille soit violée par son mari par ce qu’il subvenait à tous ses besoins et ne voulant pas perdre voiture, argent et bijoux, cette femme n’a pas voulu agir pour protéger sa fille ».

Une gendarme a déclaré « mes collègues disent que les hommes violent les femmes car elles s’habillent presque dénudées. Cela attire les hommes qui veulent découvrir en suite ».

Certaines ont même parlé de « bipages », pour désigner les filles qui « s’habillent avec le nombril à découvert» c’est-à-dire à l’instar des « bips » faits à l’aide des téléphones mobiles quand on veut qu’un correspondant vous rappelle.

A un moment, la salle était très animée et les réponses contradictoires fusaient de partout. « Pourquoi si un homme nu se balade dans la rue, les femmes ne le violent pas ? » ; «il faut respecter la dignité de la femme et elle doit s’habiller décemment » ; « on peut s’habiller pour son propre plaisir » ; «une femme doit respecter son corps et se vêtir de façon responsable », etc.

Concluant le débat, la facilitatrice a rappelé qu’il fallait s’écarter de la tendance à « victimiser » la femme pour la violence sexuelle, car comme l’a dit une des participantes « pourquoi viole t-on une fille de 8 ans, est ce par ce qu’elle a porté une mini-jupe ? ».

Les femmes de Kinkala auraient-elles peur de parler de la violence ?

Au vu du nombre de cas de violences sexuelles déclarées ci-haut, il est évident que beaucoup se taisent. Est-ce par peur de représailles de la part de des auteurs ? Après des descentes porte à porte réalisées par le CJID dans les quartiers de Kinkala, beaucoup subies des violences physiques ou sexuelles pendant les conflits armés par les ex-combattants, l’armée ou les individus.

Une des participantes raconte « pendant la guerre, j’étais enceinte de 6 mois, et j’ai été agressée et frappée au ventre par des ex-combattants en plein marché.» Pour sa part, une Assistante sociale reconnaît « nous recevons plus des cas d’abandon d’enfants, de refus de paternité, des gardes d’enfants, mais pas de violence ».

Il semble évident que pour certaines femmes et filles de Kinkala la violence faite aux femmes est assimilée uniquement à la « violence sexuelle ». Les autres formes de violence sont incomprises, et donc ne sont pas déclarées.

Pour porter plainte, les survivantes de violence peuvent se rendre à la gendarmerie. Une gendarme participant au focus raconte « nous recevons des cas des problèmes conjugaux, et nous les traitons, et nous appliquons les procédures même quand le conjoint a tort ».

Intensifier les sensibilisations au moyen de la radio et des SMS

Il a été suggéré aux organisatrices du focus de multiplier les sessions de sensibilisation sur toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles ; de réaliser des émissions radios et de continuer avec l’envoi des informations par SMS aux autorités et habitants de Kinkala pour briser ce silence et permettre à davantage de survivantes de violence de trouver du soutien.

Elles prévoient également la formation en informatique et internet, car il n’y a pas un seul cybercafé dans Kinkala et les femmes n’ont pas accès à des sources d’information et de formation diversifiées. Il serait également stratégique pour le CJID de favoriser la création des groupes d’auto soutien des survivantes de violence à la recherche d’un espace sûr pour parler de leurs problèmes.

Le CJID est l’un des récipiendaires des petites subventions du PARF d’APC au Congo pour lutter contre la violence au moyen des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Sylvie Niombo

dimanche, octobre 31, 2010

Des congolaises s’expriment sur le harcèlement sexuel sur internet

Des associations qui montent au créneau et dénoncent le harcèlement sexuel dont sont victimes les élèves. Des réfugiées de la République Démocratique du Congo qui font un sit-in devant le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) à Brazzaville dénonçant le harcèlement sexuel dont elles seraient victimes par le personnel de cet organisme des Nations Unies. « Nous sommes habituées à voir à la télévision des informations sur des filles violées » rapporte l’homme de la rue ; cependant parle t-on du harcèlement sexuel dans les média, si ce n’est des reportages sur des rapports publiés ?

Les média aujourd’hui ne se limitent plus à la presse écrite, la télévision et la radio ; l’internet est arrivé avec une cohorte d’outils interactifs. Des femmes journalistes aux militantes des droits des femmes s’emparent de la toile pour dénoncer le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Ce billet fait une revue des différents points de vue publiés sur internet par des femmes congolaises sur le sujet.

Avant tout, pourquoi bloguer?

Le phénomène de blogage chez les femmes journalistes et les militantes des droits des femmes au Congo est récent et remonte à deux ou trois ans. Elles utilisent Facebook ou d’autres réseaux sociaux, et sont aussi attirées par le facteur « gratuité » d’hébergement qu’offre ces espaces. Des débutantes à la rédaction aux plumes engagées, les blogeuses congolaises sont soit autodidactes soient formées par des organisations de la société civile.

Arlette Bakou, Chargée de la coopération multilatérale au Ministère de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement qui maintient un blogue depuis 2009, nous révèle « cette idée m'est venue du fait que j'écris parfois des articles dans les journaux de la place et j'ai pensé qu'avoir mon blogue serait une expérience exaltante. Les sujets que j'aborde sont variés, je parle autant des problèmes des femmes, de l'urbanisme, de l'environnement et des faits de société ».

Elle poursuit « bloguer est aussi une forme de communication, je sais qu'il y a des gens qui ne suivent ni la télévision, ni la radio mais sont actifs sur le net. C'est cette catégorie que je cible, je pense aux jeunes qui ont besoin d'appréhender la vie sous d'autres facettes. Bloguer est aussi un moyen de participer au phénomène de la mondialisation d'autant plus que je reçois les courriers venant du Canada et d'autres extrémités de la terre juste par un clic ».

Que disent-elles du harcèlement sexuel sur le lieu de travail au Congo ?

De nombreuses militantes des droits des femmes ont reconnu le problème. Le harcèlement sexuel sur le lieu du travail existe. Dans un interview publié par le magazine Nzele , Micheline Ngoulou, présidente de l’Association congolaise de lutte contre les violences à l’égard des femmes (ACOLVF) explique que le harcèlement sexuel « peut être défini comme une conduite qui se manifeste par des gestes, des actes, des paroles de nature sexuelle répétée et non désirés par la personne qui en subite [...]. En d’autres termes, le harcèlement sexuel, c’est tout comportement qui consiste à rechercher les faveurs sexuelles à une personne en échange d’un service, d’un emploi ou d’un quelconque avantage ».

Pour Arlette Bakou relate sur son blogue : « le harcèlement sexuel se définit comme un acte violent lié à une agression sexuelle. Autrement dit, pour les jeunes filles, les autres formes de harcèlement associé au comportement, attouchements, propos indécents, sont considérés comme des formes bénignes de harcèlement ».

Micheline Ngoulou, Présidente, ajoute sur un billet de blogue « l'envoi des lettres à caractères sexuelles, des photos pornographiques qu'une personne envoie à une autre personne sans son consentement pour la contraindre à changer de comportement et adopter un comportement sexuel favorable pour l'agresseur. C'est une forme de pression, de violence que l'on exerce sur la victime ».

De quoi se plaint-on au juste ?

Quand on recherche les rapports sur le harcèlement sexuel, il y a davantage des articles ou des rapports de recherche sur le phénomène en milieu scolaire. Cependant, des témoignages de survivantes, découlant souvent des ateliers existent.

Les faits peuvent plus criards que l’on ne le pense et avoir une conséquence sur la vie professionnelle de la jeune femme ou la femme. En effet, Manhore De Bessi, Journaliste dans une chaîne de télévision privée, s’insurge à travers sur son blogue « cela remonte de plusieurs années que les femmes journalistes sont victimes de violences dans certains organes de presse de la ville de Pointe - noire. [...] Les hommes s’accaparent des sujets de rédaction du genre politique et économie [qui sont censés bien payer].

Une autre journaliste affirme que « chez nous au Congo plus particulièrement à Pointe- Noire, celles qui évoluent dans les chaînes de médias privées comme étatiques se plaignent du fait que le harcèlement sexuel est monnaie courante » peut-on lire sur le blogue de Victoire Bakanette .

Elle poursuit « lorsqu’un chef te fait la cour, en cas de refus de ta part, le boulot est menacé. Il te sort du tableau de programmation pour la présentation des journaux. Il donne des instructions fermes au coordonnateur qui le seconde de ne plus t’envoyer en reportage .En matière de radio et de télévision si vous ne pouvez pas présenter les journaux ni aller en reportage cela veut dire que vous ne servez à rien ».


Les conséquences sont graves pour les travailleuses. Comme le reconnaît, Micheline Ngoulou sur son blogue « le harcèlement sexuel sur le lieu du travail, pollue le milieu du travail qui nous le savons devrait être un milieu sain ; car le travailleur y passe beaucoup plus de son temps et ce qui fait que le milieu de travail devient malsain ».

Ce qui signifie en d’autres termes que « le harcèlement sexuel conduit aussi l'agresseur à mettre la victime au placard ; c'est à dire au garage. , le chef ne l'envoie plus, ne l'appelle plus, plus de mission plus d'avantages dans le cas la personne refuse de céder au chantage et aux faveurs sexuelles ».

A cela, il faut ajouter l’abus de l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC), en particulier le téléphone mobile qui est utilisé dans beaucoup de cas de harcèlements sexuels, la surveillance et le contrôle, comme le cite un rapport sur le sujet : « en 2007, les stations de télévision au Congo ont fourni des renseignements sur une femme qui a succombé à une battue de son mari suspectée d’avoir reçu un appel téléphonique dans la nuit. Elle a été accusée d'infidélité par son mari, qui a justifié ainsi son acte.

En outre, les rapports de force entre hommes et femmes se reflètent également dans les ressources nécessaires pour acheter des crédits de téléphones et cela détermine qui a le contrôle de cet outil TIC […] Certaines femmes se voient changer leurs cartes SIM plusieurs fois par an par leurs partenaires, qui souhaitent réduire le nombre d'appels suspects » publié pour le compte de l’Association pour le progrès des communications.

Qu’arrive t-il ensuite aux survivantes de harcèlement sexuel en milieu professionnel ?

Une journaliste, Antoinette Nzoumba citée par Mahonore De Bessi, reconnaît « j’ai été obligée démissionner car, je ne voyais plus mon rôle dans cette rédaction où j’arrivais du matin au soir sans faire quelque chose … ». Une autre citée dans le même billet de blogue reprend le même refrain « J’ai préféré abandonner le micro .J’ai changé de service, maintenant que je parle, je suis au service montage sans le vouloir…beuh !! C’est ça la vie ». La résignation, sans même agir, tenter de faire quelque chose peuvent constater désolément les lectrices.

Pour Arlette Bakou « la victime type du harcèlement est décrite comme une personne de caractère faible, fragile et timorée ». Elle ajoute en ce qui concerne le harcèlement sexuel à l’école que « les causes du harcèlement sont souvent attribuées au mode vestimentaire des filles. C’est ce style d’argument qui amène certains garçons à considérer le harcèlement que subissent les filles comme le juste châtiment ». Malheureusement, même en ce qui concerne le milieu professionnel, la femme est aussi pointée du doigt comme la première responsable. On recherche les causes sur le vestimentaire.


Au niveau des recours judiciaires, il est aussi difficile car le harcèlement sexuel n’est pas explicitement déclare comme tel dans les textes.

Comme on peut le lire dans un article de Maître E. Fatima Banzani-Mollet, Avocate à la Cour d’Appel de Brazzaville, publié par l’Association Mibeko sur son site internet : « malgré le fait que la question des violences à l'égard des femmes fasse l'objet d'un programme d'action spécifique du Ministère de la promotion de la femme et de l'intégration de la femme au développement, force est de constater que l'état de la législation nationale en vue de la répression du harcèlement sexuel n'a guère évolué. En effet, jusqu'à ce jour on reste toujours dans l'attente d'une législation sanctionnant le harcèlement sexuel ».

Cependant, est-ce une raison pour se résigner et croiser les bras?

Pour Victoire Bakanette, il faudrait créer des groupes de soutien aux filles et femmes survivantes de violence. Elle explique son idée « Elie vient d'intégrer un club des femmes journalistes pour lutter contre ces violences faites à leur l'égard sous plusieurs formes. Le club des femmes journalistes a pour objectif de sensibiliser, d'éduquer les femmes à prendre leur engagement en ayant la maîtrise de leurs droits ».

Mahnore De Bessi, déjà chevronnée dans le blogage, appelle par ailleurs ses collègues à « utiliser leur profession comme outil pour lutter contre ces violences mais aussi se rapproprier les technologies de l'information et de la communication (TIC) comme arme essentielle et efficace de lutter contre les violences ».

Elle insiste que « la femme journaliste est une femme comme toute autre, mais seulement, elle possède un moyen sûr pour dénoncer tout ce que la femme subit en milieu professionnel et pourquoi pas d’autres milieux ». Elle propose de «créer des émissions pour faire connaître aux femmes leurs droits d’abord, ensuite les différentes formes de violences qui existent et ce qu’il faut faire en cas de violence serait le cheval de bataille des femmes de micro ».

Cependant, malgré ces bonnes initiatives, des points de réflexion demeurent, comme se questionne Micheline Ngoulou « et pourtant les femmes étudient de la même manière, dans les mêmes conditions que les hommes, elles reçoivent le même enseignement ; elles ont les mêmes diplômes que les hommes et sont parfois plus intelligentes et que les hommes alors pourquoi le harcèlement sexuel ? […]
Réfléchissons à cela et contribuons par le plaidoyer et la sensibilisation afin que ça soit nommé et qualifié dans les législations nationales en Afrique car beaucoup de femmes en subissent ».

Sylvie Niombo

samedi, avril 03, 2010

La formation FTX à Brazzaville

Emma et Sylvie à la formation FTX de Brazzaville

Des femmes veulent se réapprorier la technologie pour en finir avec la violence

Ce samedi 03 AVril 2010, l'atelier de formation intitulé échanges féministes sur la technologie prend fin; Il a connu la participation des adolescentes et femmes provenant de Brazzaville, Pointe-Noire et Kinkala venues pour acquérir des compétenc es dans l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Durant trois jours,les participantes ont échangé sur les questions pertinentes telles que les procédures judiciaires à suivre pour les femmes et filles victimes de violence, la présence des femmes congolaises dans la blogosphère et aussi l'usage des média citoyens pour les militantes des droits des femmes.

Les différents modules de formation étaient la production vidéo. Les femmes ont appris à manipuler des caméras numériques, filmer, capturer les éléments sur l'ordinateur et faire le montage vidéo. Elles sont parties sur le terrain interviewer des femmes et des hommes et ont produit un reportage sur la violence domestique.

Les adolescentes et les femmes qui ont été formées sur la radio, sont également allées sur le terrain faire des interviews et sont revenues en salle monter les éléments avec le logiciel Audacity. Leur reportage sur la violence domestique sera mise en ligne par les organisatrices de la formation échanges féministes sur la technologie.

Cela a été une joie de lire les billets de blogue rédigés et publiés par les participantes du module réseautage social. Elles ont appris à utiliser blogger.com, et aussi se sont inscrites sur Facebook et découvert là un moyen efficace de communiquer avec leurs contacts. Elles ont créé des galeries de photos avec Flickr.com et ont apprécié cet outil qui leur permet de montrer au monde les réalisations de leurs organisations.

Au cours de la formation, des blogeuses ont partagé leurs expériences, notamment Arlette Bakou qui blogue de façon engagée sur les questions des droits des femmes et droits socio-économiques.

Cette formation rentre dans le cadre des ateliers FTX (feminist tech exchange) soutenus par le programme d'appui aux réseaux de femmes de l'association pour le progrès des communication (PARF APC) dans le cadre du projet Réapproprie-toi la technologie pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.

Pour voir la vidéo de la formation allez à http://www.youtube.com/watch?v=qqlPHUKfMUo


Sylvie Niombo