jeudi, mars 19, 2015

Le règlement à l’amiable, une des issues privilégiées par des victimes de violence

La loi sur la protection de l’enfance a fait l’objet d’une campagne de sensibilisation par AZUR Développement à Dolisie de janvier à février 2015. Ceci grâce au « projet de campagne de sensibilisation sur la loi sur la protection de l’enfance et les droits des femmes et enfants victimes d’abus, de violence sexuelle et domestique », financé Pareda.

Selon Les entretiens réalisés avec la police, la gendarmerie, des présidents de quartier 206 et 207, les chefs du quartier Padi, et Moupépé, de la direction départementale de la femme, des élèves … les us et coutumes font que les victimes ne peuvent pas aller jusqu’au bout de leur décision de peur de susciter des cas de sorcellerie dans la famille. Les gens préfèrent un règlement à l’amiable non pas seulement pour préserver le foyer mais aussi parce que pour la plupart, les auteurs sont des membres de la famille (papa, cousin, frère) d’où, le fait d’être bastonné ou séquestré par la police ou par la gendarmerie peut entraîner la désunion. 

Gabriel Moussounda Boulingui, président du quartier 206 souligne «nous avons des informations des cas de violence qui vont directement à la police sans nous contacter et dont les auteurs sont des parents et voisins. En fait, ils arrangent entre eux ». Pour enfoncer le clou, le lieutenant de la police en témoigne: « bien que le chef de famille se porte parfois garant de l’affaire, mais quand vous voulez les aider, vous êtes étonné de constater que la victime vous dise qu’elle retire sa plainte ».
Mais s’il y a une épée de Damoclès suspendue sur la famille et la victime, Felix Mouanda, lieutenant commandant de brigade à la gendarmerie centrale de Dolisie s’inscrit en faux : « on ne peut s’amuser avec les crimes, les délits et les contraventions à cause des conséquences. Je qualifie les infractions sur le code pénal. Ce plaidoyer a apporté un changement car les victimes se sentent mieux et se confient à AZUR Développement ». Pour lui, cette collaboration est nécessaire, mais le problème est la suite au niveau du parquet.« Nous demandons une étroite collaboration avec AZUR Développement pour un contact permanent avec les magistrats du parquet», a-t-il martelé.

Une loi mal connue

Au sujet de la loi et les types de violences, sept élèves et cinq femmes vendeuses au marché Tsila sur 21 ne connaissaient pas la loi ni les types de violences. Ainsi, les campagnes de sensibilisations dans les arrondissements 1, 2 et quartiers, dans les écoles et les Centre de santé intégré (CSI) ont permis aux participants de connaître les différentes sortes de violences et la loi en vigueur. 

Exaucée, élève en 4ème au Centre technique de formation (CTEF) affirme : « je frappais correctement mon petit frère, mais depuis que nous avons été sensibilisés à l’école par AZUR développement sur la loi, je ne le fais plus ». Pour sa part, Sylvie Ndoudi, vendeuse au marché de Tsila pense que « le thème qui a retenu son attention au cours de la sensibilisation est la violence économique parce qu’elle ne savait pas ce que c’est ».
Les bénéficiaires ont compris qu’en dehors du viol et de la violence physique, il existe d’autres types de violence parmi lesquelles on note : la violence domestique, économique, verbale, la maltraitance, etc. A l’issue de cette campagne, des populations savent désormais à qui s’adresser et comment faire afin de dénoncer ou de poursuivre les auteurs.
En termes de résultats, sept (7) émissions ont été réalisées ; quinze (15) cas des filles dont l’âge varie entre 8 et 14 ans ont été identifiés et déjà écoutés par Nina Mboyo, Coordonnatrice de projet. Cinq (5) cas ont été déjà orientés chez le juriste. Un cas a été orienté chez le psychologue pour un appui psychologique, et un cas à la gendarmerie. D’autres par contre refusent de pouvoir dénoncer les auteurs et sont injoignables. 
Au cours d’un focus group de discussion, Colombe Mandzimbala, prestataire audit projet a résumé: « les gens étaient vraiment intéressés, motivés parce que c’est pour la première fois qu’on les sensibilise sur les différents types de violences dont ils ignoraient encore ».

                       Blandine Dieudonnée LOUZOLO

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