jeudi, juillet 09, 2015

Les apprenantes en informatiques restent sur leur soif

Environ d’une dizaine des filles et femmes victimes des violences physiques et morales ont bénéficié une formation en informatique à Pointe-Noire. Cette formation d’une durée de trois mois et deux semaines, a été organisée par l’association AZUR Développement dans le cadre du projet : « Accès aux soins, à la justice  et à l’appui économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et  sexuelle », financé par l’Ambassade de France au Congo.

«Nous avons un ordinateur au bureau mais ni mes collègues ni moi même, personne ne savait comment l’utiliser. Mais depuis que j’ai suivi une formation en informatique, organisée par l’association AZUR Développement, je l’utilise maintenant. Je fais la saisie des données de notre service », a fait savoir Nina Diatsouika, infirmière à l’hôpital de Base de Tié –Tié, à Pointe-Noire, avant d’ajouter : « mon souhait aujourd’hui, c’est de vouloir approfondir l’Excel maintenant. Je pense qu’AZUR Développement va initier une deuxième phase de formation… »
Pourtant formée pendant une durée de trois mois et deux semaines, une autre apprenante en informatique a salué cette formation et pense qu’elle était la bienvenue pour elle. Chantale Ikapi témoigne « Avant j’étais ménagère dans une entreprise de la place, mais depuis que mon patron m’a surpris en train d’aider sa secrétaire à saisir  et faire la mise en forme des textes, il était stupéfait. Deux jours après, j’ai bénéficié d’une promotion de la part de mon patron, c’est-à-dire de ménagère, je suis passée assistante du secrétariat général.»
A la vérité, trois mois d’apprentissage en informatique est insignifiant, mais du moins, l’on peut noter la qualité de la formation et la motivation des apprenantes pendant les séances de formation. Selon Elvis, formateur en informatique, les apprenantes étaient reparties en groupe de 4. Ceci pour bien les suivre. « C’est vrai qu’il faut de la théorie en informatique, mais le plus souvent toutes les séances étaient plus pratiques et moins théoriques. Elles ont appris à saisir, à faire le traitement du texte, à faire les tableaux simples et complexes. La formation s’est focalisée plus sur le Word et quelques séances d’internet », a expliqué ce formateur en informatique, poursuivant que : « c’était fascinant pour les apprenantes et j’ai été marqué par la motivation et la volonté des ces dernières dans l’apprentissage ».
Un souvenir lointain !
De son côté, une autre bénéficiaire en informatique, habitant le quartier Tié-Tié n’a pas manqué de témoigner qu’elle était au départ analphabète en informatique. C’est même pendant la formation qu’elle a touché à l’ordinateur. Pour Yolande qui avait l’habitude d’aller faire saisir les factures de son restaurent dans une maison informatique, Yolande le fait elle-même maintenant depuis qu’elle sait saisir à l’ordinateur. Selon cette dernière, elle payait un peut cher avant mais maintenant, elle dépense moins dans la mesure où c’est elle-même qui conçoit ses factures et paye simplement l’impression. Elle a remercié les responsables de l’association AZUR Développement qui ont initié cette formation et elle souhaite que cela puisse continuer pour approfondir d’autres logiciels ou programmes.
Pour éviter que les apprenantes perdent leurs connaissances en informatique, le formateur a intégré quelques séances d’apprentissage à l’internet pour qu’elles soient actives tout en approfondissant certains programmes. « Je navigue maintenant sur internet. Je sais également comment faire une pièce jointe, télécharger un document…, chose que je ne savais pas avant. Grâce à cette formation que j’échange maintenant régulièrement avec  mes sœurs qui vivent à l’étranger… », a avoué  Nina Diatsouika, infirmière à l’hôpital de Base de Tié Tié, à Pointe-Noire.
Jean Thibaut Ngoyi






La pâtisserie, un métier qui redonne la vie aux femmes

Dans le cadre du projet « Accès aux soins, à la justice  et à l’appui économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et  sexuelle », financé par l’Ambassade de France, des femmes victimes des violences conjugales, physiques ont subi une formation de 03 mois en pâtisserie, organisée par AZUR Développement à Nkayi. Objectif : les rendre autonome financièrement.  

Mercredi 21 janvier 2015. A 15h, au siège de l’association AZUR Développement au quartier Mwana Nto, dans l’arrondissement 2, six femmes étaient autour du formateur pour apprendre comment faire le mixage des ingrédients pour la fabrication d’un gâteau au lait. Selon le maître pâtissier, c’est un moment important dans la fabrication des gâteaux au lait ou autres types de gâteaux. Si quelqu’un veut faire un bon travail, le tout se passe au niveau de la combinaison des ingrédients, de la patte, du dosage et pendant la cuisson au four. « Je commence toujours mes formations en pâtisserie à Nkayi par des cours théoriques pour permettre aux apprenantes d’avoir un peu de théorie avant de passer à la pratique. J’exige à chaque apprenante d’avoir un cahier et stylo à bic pour prendre des notes parce qu’il y a plusieurs modules à enseigner aux apprenantes dans la pâtisserie. Les compositions chimiques changent des unes des autres », a expliqué le formateur.

Pour Gina Nzamba Mapembé, une apprenante en pâtisserie, habitant le quartier Mwana Nto, elle a bénéficié 3 mois de formation pour apprendre à faire les gâteaux à l’orange, au yaourt, au lait, à la madeleine, le croissant… En trois mois, elle était capable de faire tous ces gâteaux. Le formateur est un bon pédagogue et les choses sont faciles surtout au niveau de la pratique. D’après elle, en trois mois, quelqu’un est capable de maîtriser la pâtisserie s’il met le sérieux dans le travail. Rocha Honorine, une autre apprenante affirme « Par jour, je peux au minimum vendre les gâteaux à 1500 F cfa par jour. Je faisais des gâteaux avant, mais cette fois-ci, j’ai approfondi mon métier. Nous étions dix femmes faisant partie de la deuxième vague d’apprenantes en pâtisserie. A ce stade, nous sommes toutes capables de faire les gâteaux d’anniversaire et de mariage.»

Les fruits de la formation

De son côté, Sylvie Kialou, mère de deux enfants, elle aussi apprenante en pâtisserie n’a pas caché ses sentiments sur son apprentissage. La quarante révolue, elle est contente d’apprendre ce métier.  Aujourd’hui, elle a en quelque sorte une petite moyenne entreprise (PME) où elle fabrique des gâteaux à l’orange, au yaourt, à la banane pour vendre au service. Elle fait aussi la cuisine congolaise. Pour ce qui est de l’art culinaire congolais, elle a une kyrielle de mets parmi lesquels elle propose aux clients : le ragout de mouton, l’escalope, le poisson, etc. Policière de son état, cette formation lui a donné une autre image au niveau de sa corporation. En dehors de son statut de fonctionnaire, elle peut aussi compter sur la pâtisserie et la gastronomie. Selon Sylvie Kialou, ses collègues de travail lui doivent du respect maintenant qu’avant, vu ses initiatives aux allures d’une femme d’affaires.

Bien que les apprenantes ont eu à supporter leur formation à hauteur de 10.000 F cfa par mois, elles jugent que la formation a été impeccable du fait qu’elles ont eu une formation complète en pâtisserie leur donnant la possibilité de créer des petites moyennes entreprises ou des petites moyennes industrielles (PME/PMI). L’une des apprenantes en pâtisserie, sortie à la première vague, sous le sceau de l’anonymat, fait des affaires aujourd’hui dans la ville sucrière du Congo (Nkayi) parce qu’elle a su mettre en pratique ce qu’elle a apprise pendant cette formation de pâtisserie, couplée à l’art culinaire. « Je gère un restaurent en plein Nkayi où vous avez le service culinaire et de pâtisserie. Je me retrouve et je remercie AZUR Développement pour ça », a résumé cette dame d’affaires, très discrète.


Jean Thibaut Ngoyi