mardi, septembre 06, 2016

La Gouvernance de l’Internet, un sujet de politique internationale

Dans la même manière que la sécurité internationale, la lutte contre le changement climatique, le développement et autres sujets d’actualité, la gouvernance de l’internet est devenue un sujet de politique internationale. Plusieurs conférences et déclarations ont été à cet effet tenues. La tenue des sommets mondiaux de la société de l’information en 2003 et 2005, la conférence plénipotentiaire de l’ITU tenue à Antalya en Turquie en novembre 2006, les  principes sur la gouvernance d’Internet proposés par l’OCDE (Organisation de Coopération et de développement Economique), le Conseil de l’Europe, l’Union Européenne, le Brésil, et d’autres acteurs, le G8 de 2011 à Deauville (France) qui a traité du sujet sont quelques exemples qui attestent de l’ampleur de la question de la gouvernance de l’internet.


Par ailleurs, le contrôle de la technique et du fonctionnement de l’architecture de la toile mondiale est un sujet qui entre dans le cadre de la démocratisation des relations internationales. En raison de  la force de pénétration de l’Internet dans toutes les activités de la vie humaine, son contrôle est  devenu vital pour maintenir leur influence dans le monde. Dès lors, chaque Etat, notamment les grandes puissances comme les USA font tout pour avoir le contrôle de l’infrastructure des télécommunications, des standards techniques et des standards de contenu et d’applications. Au point où pour Emmanuel ADJOVI,  le système de noms de domaine (DNS) peut être perçu comme la nouvelle arme nucléaire.

En plus, le fait que les décisions de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet en français est une société de droit Californien à but non lucratif créée en 1998 qui a pour principales missions d’administrer les ressources numériques d’internet telles les adresses IP et les noms de domaine de premier niveau ) impactent les politiques publiques. Il existe de nos jours une « tension entre les gouvernements nationaux et la gouvernance et la performance actuelle des processus de l’ICANN, par lesquels les gouvernements ont le sentiment de manquer d’influence sur des décisions de l’ICANN qui ont des conséquences en termes de politiques publiques relatives à internet».

Il a été constaté que beaucoup de décisions de l’ICANN ont des effets dans des domaines comme la propriété intellectuelle, la fiscalité, la protection de la vie privée, la cyber sécurité, la protection des consommateurs, que «les gouvernements abordent pour le compte de leurs citoyens au travers de législations nationales comme au travers de traités internationaux». Exemple du .wine et .vin dans le processus des nouveaux noms de domaine génériques (gTLD).
Etant devenu un sujet de politique internationale, toute les parties, tous les Etats y compris les Etats africains doivent  bâtir des stratégies pour faire entendre leurs voix et participer à sa gouvernance. Mais individuellement les Etats africains ne peuvent pas peser sérieusement dans les débats internationaux, sauf à servir de « métayers » politiques pour certains grands pays. Renforcer les compétences des organisations économiques régionales pour en faire les porte-voix et les porte-étendards des pays africains en matière de gouvernance internationale de l’Internet.

Conférer aux juridictions régionales des compétences de protection des données à caractère personnel et de la vie privée des citoyens de la communauté : exemple de la Cour de Justice de l’Union Européenne avec les décisions «Google Spain » et « Safe Harbor»




Roméo Mbengou

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