jeudi, avril 28, 2016

Hermann Nzaou : « Sans fausse modestie, je peux dire que les résultats sont plutôt encourageants »

Le mauvais état de route, la distance entre le lieu de travail et le domicile, les conditions de travail rudimentaires, sont autant d’embarras qui ralentissent l’écoulement des produits des agriculteurs à Nkayi et à Madingou. Pour remédier à cette situation, le projet « Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des districts de Nkayi et de Madingou », un projet piloté par l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement (Acted), en partenariat avec AZUR Développement, avec l’appui financier de l’Union européenne, se propose comme un épilogue. Hermann Nzaou, chef de projet, nous en parle.

Hermann Nzaou, chef de projet
Pouvez-vous nous parler du projet « Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des districts de Nkayi et de Madingou »?

H.N. : « L’appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles dans le département de la Bouenza particulièrement dans les districts de Nkayi et de Madingou » est un projet que nous coordonnons avec AZUR Développement via le Programme sucre, un programme financé par l’Union européenne.

C’est à quel but est né ce projet ?

H.N. : Le but du projet est de pouvoir limiter les risques de la sécurité alimentaire et de diversifier l’économie dans le département de la Bouenza. A l’origine, l’Union européenne avait signé un accord avec le gouvernement congolais en 2010, et cet accord consistait à rendre le sucre congolais plus compétitif sur le marché. Et parmi les activités de ce programme, il y avait une composante sur la diversification de l’économie dans le département de la Bouenza, dans le sens que les gens ne fondent pas leur espoir uniquement sur le sucre. C’est ainsi qu’Acted avec AZUR Développement ont répondu à cet appel à proposition de projet, où ils ont  proposé un projet pilote qui devrait appuyer les producteurs agricoles. Et parmi les activités de ce projet, nous avons des activités phares telle que la formation à la gestion simplifiée des activités des producteurs, le transport qui permet aux  bénéficières du projet de transporter leurs produits à des coûts très réduits.

Combien de temps a duré la formation ?

H.N. : La formation a duré cinq jours par session. Il y a eu dix sessions à Nkayi,  et il nous reste cinq sessions à Madingou. En fait, nous sommes à quinze sessions et pour tout le projet, nous devons en faire vingt. Ce sont des groupes de vingt personnes que nous formons. Maintenant avec l’impact des premières sessions, nous avons formé plus de bénéficiaires à Nkayi par rapport à ce qui était prévu.

Qu’on est-il sur le terrain. Est-ce que les résultats sont-ils encourageants ou il y a des couacs ?

H.N. : Sans fausse modestie, je peux dire que les résultats sont plutôt encourageants. C’est un projet qui se mène bien, et je suis certain que c’est un projet qui va atteindre ses objectifs. Il y a certes des problèmes sur le terrain, mais cela ne relève pas du projet, ce sont plutôt des problèmes d’ordre social. D’abord nous sommes dans une zone très paupérisée, et un grand nombre des bénéficières, notamment ceux du district de Nkayi ont des sérieux problèmes financiers. Ils ont certes des étendues de terres cultivables, mais  les sous leur font défaut. Mais je pense que c’est une situation qui va rapidement trouver une solution car cela ne révèle pas de nos compétences. Ils ont suivi une formation, ils savent maintenant comment gérer leurs fonds, comment gérer les bénéfices, que faire avec leurs bénéfices.

Sur les 200 bénéficières, il y avait combien de femmes ?

H.N. : 90 femmes ont été formées.

 Peut-on savoir comment  se fait le suivi concernant le transport des produits agricoles des bénéficières vers Brazzaville ou Pointe-Noire?

H.N. : Parmi les bénéficièresceux de Madingou ont bien pris le train en marche. A Nkayi, ils trainent encore les pieds. Mais en février tout cela va chambouler vu que nous rentrerons à la période des récoltes. C’est pour cela que nous envisageons mettre un deuxième véhicule sur la route dans la mesure où le trafic à Madingou est déjà très intense et on a parfois du mal à contenir toutes leurs marchandises. Imaginez vous que la majorité de nos bénéficières ont au moins un hectare de champ de manioc et cela revient à moins 60 à 100 sacs de foufous par personne donc, nous risquons d’être submergés.



 Propos recueillis par Annette Kouamba Matondo

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