vendredi, mai 30, 2014

Les acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA tracent la feuille de route pour 2014

La lutte contre le VIH/SIDA demeure un combat au quotidien. Début 2014, Dans le département de la Bouenza (Nkayi), des professionnels de santé et communautaire se sont retrouvés en atelier. But : élaborer les nouvelles stratégies pour le plan d’action 2014 dans le cadre de l’élimination de la transmission de mère à l’enfant (eTME).

Abrité dans la ville sucrière du Congo (Nkayi) en février 2014, cet atelier de planification sur l’eTME a pour objectifs : réviser les leçons apprises et les bonnes pratiques du projet en 2013 ;

Le communautaire associé au personnel de santé 
définir une nouvelle stratégie de suivi des femmes enceintes séropositives, leurs partenaires et leurs enfants ; définir une nouvelle stratégie de sensibilisation et dépistage du VIH orientée vers le suivi des couples et des ménages ; recadrer les actions menées en 2014 par zone d’intervention. Pour le Dr Essaï Boutandou, médecin chef à l’hôpital de base de Mouyondzi, il pense que « c’est très important que nous regardons ce que nous sommes capables de faire en termes d’eTME et d’élaborer le plan d’action 2014. Tous les éléments que nous avons rassemblés ici à Nkayi sont des éléments indispensables pour l’élaboration du plan d’action », poursuit-il « ce que nous disons ici, c’est sur la base des constats que nous vivons sur le terrain …»

Au Congo, c’est AZUR Développement et l’Association Femme Plus du Congo (AFPC) qui bénéficient de l’appui technique du pôle technique du Hub de l’Alliance Internationale du Burkina Faso depuis 2012 et de l’appui de Positive Action Children Fund (PACF). Cette activité est une suite logique de l’atelier régional des Ong PACF organisé par le Hub en décembre 2013 à Brazzaville. A cette occasion, des nouveaux outils et connaissances sur l’eTME communautaire ont été mis à la disposition des ONG/Associations. D’où, il est indispensable d’évaluer les actions menées après une année de mise en œuvre du projet puis de dégager de nouvelles stratégies pour atteindre les objectifs du projet.

Céline Mayouma, sage femme au Centre de santé intégré (CSI) Ex- Suco, une participante à cet atelier de planification sur l’eTME s’est réjouit parce qu’elle a beaucoup apprise notamment comment identifier les forces et faiblesses puis élaborer les stratégies pour améliorer le travail. Au CSI Armée du Salut, la sage femme Joséphine Mpaka, reconnaît une fréquence importante des femmes enceintes. «Des femmes enceintes acceptent volontiers de faire le dépistage grâce à l’information-éducation et communication (l’IEC). Après le conseling, je les oriente au laboratoire tout en les rassurant que quand vous allez faire le bilan, le test est systématique », a dit cette matrone.

D’épineux problèmes
Nombreux problèmes rendent la prise en charge des femmes enceintes opaque. L’on note par exemple la formation et l’insuffisance du personnel de santé comme un réel problème. D’après un médecin participant à cet atelier de planification, la formation du personnel doit s’accompagner d’une dotation des outils notamment des réactifs, du médicament, des supports pour remplir des rapports. Ce sont des éléments nécessaires. De son côté, le  Dr Essaï Boutandou, médecin chef à l’hôpital de base de Mouyondzi explique : « nous faisons des réunions d’inclusion entre nous. En 2013 par exemple, la direction départementale de l’hôpital de base de Madingou a organisé des réunions au cours de laquelle nous avons parlé de l’état de santé de la population et du VIH/SIDA (des PVVIH, de la PTME et de l’eTME).»  

Pour Nathalie Mafoua, sage femme à l’hôpital de base de Madingou, elle ne fait plus le dépistage parce qu’elle est en rupture des réactifs. L’hôpital est aussi confronté aux problèmes de ruptures des anti-rétro-viraux (ARV). Affectée par cette situation, cette matrone témoigne : « je reçois des femmes enceintes chaque lundi. Le nombre s’élève entre 50 et 60 femmes enceintes par mois.» Au CSI Armée du Salut, le constat est le même. Selon la sage femme Joséphine Mpaka, leur CSI connaît des ruptures des tests il y a des mois de cela. Elle s’interroge comment rattraper les femmes qui ont été consultées et celles qui ont déjà accouché dans la mesure où d’autres femmes nous parviennent parfois à la fin du deuxième ou troisième semestre de consultation ?

Il faut dire que cet atelier de planification de la Bouenza du 20 février 2014 avait rassemblé médecins, sages femmes, l’UDLS, PNLS et les OSC pour dégager des nouvelles orientations en ce qui concerne le plan d’action 2014. Une démarche appréciée par des participants, dont on peut lire sur les visages des participants. « C’est une relation de partenariat. Vous savez que les Ong ne peuvent rien sans la présence de l’UDLS, CNLS, et du secteur santé. Le problème du VIH/SIDA est un problème multisectoriel. On ne peut pas le prendre tout seul sinon qu’on n’arriverait pas à trouver de solutions efficaces. Cela signifie qu’il y a une volonté de réduire la contamination du sida», a expliqué Blandine Sita, présidente de l’Association Femme Plus du Congo.


Jean Thibaut Ngoyi

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