vendredi, juin 29, 2007

La femme semble être considérée comme une simple « chair »

Chers collègues, nous oublions un détail très important : plus de 90% des enfants infectés par le VIH dans le monde le sont principalement par la voie mère-enfant.


Les femmes en âge de procréation sont de plus en plus infectées par le VIH et représentent dans la tranche de 15 à 49 ans en moyenne 60% du nombre total des personnes infectées en Afrique au Sud du Sahara.
Les programmes PTME (Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant) sont de plus en plus implémentés à travers les pays d’Afrique ; et dans certains, il est question de passage à l’échelle (généralisation) : c’est l’expérience Camerounaise.

Les femmes sont reçues et suivent la prophylaxie antirétrovirale en vue de diminuer le risque de transmission du VIH au bébé. La lacune ici est que la femme est considérée comme une simple « chair » qui reçoit un traitement pour ne pas transmettre le VIH à son enfant. Il y a absence totale ou inadéquate de suivi communautaire.
Notre association s’est engouffrée dans la brèche qui était ainsi ouverte et après plus de 18 mois de travail nous débouchons sur quelques observations fortes.

Ne parlant que de ce qui nous intéresse aujourd’hui, la PTME permet de remonter vers l’ensemble de la famille et constitue une porte d’entrée importante dans la prise en charge de cas de SIDA pédiatrique et donc d’identification des OEV du SIDA.
Sachant que le taux de natalité reste élevé en Afrique et que culturellement une femme se définit par la maternité dans nos contrées, allez donc savoir combien passent par ces programmes.

L’autre approche peut s’appuyer sur les ONG, les autorités, les enquêtes auprès des ménages, les associations de parents d’élèves, les écoles, les églises, les leaders au sein de la communauté, les chefs de villages, de quartiers…etc.

Les interventions
Quel bonheur de retrouver Mr Glen WILLIAMS de Stratégies pour l'espoir et l’expérience « Sous l'arbre Mupundu »qui nous a tant inspirée et séduite. Je pense que je n’ai rien à ajouter aux propos du Dr Franck M'BOUSSOU, simplement merci pour la contribution visant à considérer la détresse psychologique et émotionnelle de ces enfants qui ont besoin d’être accompagnés dans le processus de normalisation.

Sur le plan socio-économique, les publications soulignent la nécessité d’intervenir précocement, avant que les enfants ne deviennent orphelins. Plus longtemps le père ou la mère restera en vie, plus les enfants de la famille auront de chance d’aller à l’école et d’avoir une vie épanouit. Reprenons les propositions de Julien (Formation professionnelle et insertion afin de s’assurer de l’autonomie future).

En amont il est primordial d’agir sur les familles pour renforcer leurs capacités à prendre elle-même en charge leurs enfants ; les foyers d’accueils devraient être le dernier rempart uniquement. Il est préférable de cibler le ménage plutôt que l’individu, car tous les membres de la famille subissent l’impact de l’épidémie et prolonger la relation parent-enfant est la garantie d’un épanouissement sûr et durable pour les enfants.

Il est possible pour les enfants rendus orphelins par le SIDA de vivre une enfance productive, en bonne santé et en toute sécurité ; mais cela uniquement si tous les acteurs de la société réagissent par des activités immédiates, durables et coordonnées qui donnent priorité à la protection de l’enfant et au maintient de la cellule familiale, fut-elle de substitution.


Patrice Désiré NDZIE
Coordonnateur des Programmes
KidAIDS-Cameroun.

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