Vendeuse
des yaourts hier et aujourd’hui, gestionnaire d’une alimentation couplée à une
boucherie à Nkayi, dans le département de la Bouenza, Clarisse, séropositive de
son état s’est lancée dans le mercantilisme pour tenter de sortir la tête hors
de l’eau.
Une alimentation fusionnée à une boucherie d'une bénéciaire |
On
peut lire au dessus de la porte de son alimentation, peint en rouge –bleu, ‘’Ets
Beni Saïra’’. Ce nom est significatif. Selon une voisine du quartier 10
rencontrée, ‘’Béni Saïra’’ est un nom
donné par ses amies à son fils parce qu’elle portait une grossesse qui avait beaucoup
de complications et donc, à son accouchement, ses amies ont donné ce nom là au
nouveau né. Dans le quartier, tout le monde aime acheter chez Clarisse. « Je vends des vivres, des yaourts, de cartes
prépayées. J’ai une boucherie où vous pouvez trouver du poisson, du poulet, de
viandes … Par mois, je peux réaliser un bénéfice de 45.000 F CFA», confie
cette femme séropositive.
Cette
bénéficiaire est beaucoup appréciée par la chargée aux recouvrements d’AZUR
Développement. Clarisse en témoigne « c’est pour la troisième fois que je bénéficie les
financements d’AZUR Développement. Le premier prêt était de 50.000 F CFA, le deuxième
à 100.000 et le troisième à 100.000 F CFA », avant de poursuivre « ma situation sociale a véritablement changé.
J’ai vendais des yaourts au départ. Aujourd’hui, je gère l’alimentation et la
boucherie. C’est un progrès énorme
pour moi.»
La clef du financement
C’est
un record d’être financé par une organisation trois fois consécutivement. Selon
cette bénéficiaire, cela se justifie par le fait qu’elle a gagné la confiance
d’AZUR Développement, c’est-à-dire elle rembourse ses prêts sans problèmes et
dans les délais. « Nous avons
beaucoup de bénéficiaires qui remboursent dans les délais. Nous comptons
beaucoup sur celles qui sont des modèles. Car celles-là sont prioritaires pour
nos prochains financements. Donc, celle qui respecte les accords, je me vois mal comment
la structure ne va pas la financer la prochaine année. C’est donc le cas de
Clarisse qui est une bénéficiaire consciente », a tambouriné Alida Badila, Assistante
au projet VIH/SIDA à AZUR Développement Nkayi et chargée aux recouvrements des activités
génératrices de revenu (AGR).
De
son côté, Clarisse se dit que sa première préoccupation c’est d’abord le
remboursement. Le délai de remboursement est de 9 mois et le pourcentage est de
10% sur le montant appuyé.
‘’Chef de famille’’
« Actuellement, je suis devenue comme le
chef de famille. A chaque problème, je suis consultée, on vient me voir. Certaines
de mes amies s’étonnent de moi et se demandent comment j’ai fait et quel est
mon secret », nous a révélé cette séropositive. S’il y a encore
d’autres femmes qui sont dans cette situation et qui sont passives, Clarisse
pense qu’une « femme doit exploiter
ses mains, chercher toujours à faire quelque chose pour que l’homme la
respecte, la considère. Mais s’il faut attendre tout du mari, c’est vraiment
difficile.»
Mais
comment faire pour susciter un déclic pour celles qui sont encore
oisives ? Comme conseil, cette bénéficiaire, mère d’un enfant propose
à d’autres femmes de chercher à faire une activité. Cette séropositive de 39
ans pense que « pour les femmes qui
ont le même statut que moi, je leur conseille de découvrir AZUR Développement afin
de bénéficier cet avantage, cette perspicacité que je vienne d’avoir.»
Jean Thibaut Ngoyi
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