vendredi, mai 30, 2014

Portrait : Clarisse, la locomotive de la famille


Vendeuse des yaourts hier et aujourd’hui, gestionnaire d’une alimentation couplée à une boucherie à Nkayi, dans le département de la Bouenza, Clarisse, séropositive de son état s’est lancée dans le mercantilisme pour tenter de sortir la tête hors de l’eau.

Une alimentation fusionnée à une boucherie d'une bénéciaire
À la coiffure naturelle comme une femme africaine, teint sombre, d’une taille d’environ 1,55 m, sourire aux lèvres…, Clarisse gère une alimentation couplée à une boucherie à Nkayi, dans le  quartier 10. Elle est séropositive depuis plus de 5 ans. « J’ai découvert AZUR Développement depuis 2009, voir 2010. Je ne faisais rien. Mais aujourd’hui avec leur aide financière que j’ai bénéficié, je puis dire que ma vie à changer. Je suis en liesse par rapport à ce que mon activité me génère comme fonds», explique avec pétulance cette bénéficiaire séropositive, mère d’un enfant.

On peut lire au dessus de la porte de son alimentation, peint en rouge –bleu, ‘’Ets Beni Saïra’’. Ce nom est significatif. Selon une voisine du quartier 10 rencontrée,  ‘’Béni Saïra’’ est un nom donné par ses amies à son fils parce qu’elle portait une grossesse qui avait beaucoup de complications et donc, à son accouchement, ses amies ont donné ce nom là au nouveau né. Dans le quartier, tout le monde aime acheter chez Clarisse. « Je vends des vivres, des yaourts, de cartes prépayées. J’ai une boucherie où vous pouvez trouver du poisson, du poulet, de viandes … Par mois, je peux réaliser un bénéfice de 45.000 F CFA», confie cette femme séropositive.

Cette bénéficiaire est beaucoup appréciée par la chargée aux recouvrements d’AZUR Développement. Clarisse en témoigne « c’est pour la troisième fois que je bénéficie les financements d’AZUR Développement. Le premier prêt était de 50.000 F CFA, le deuxième à 100.000 et le troisième à 100.000 F CFA », avant de poursuivre « ma situation sociale a véritablement changé. J’ai vendais des yaourts au départ. Aujourd’hui, je gère l’alimentation et la boucherie. C’est un progrès énorme pour moi.»

La clef du financement
C’est un record d’être financé par une organisation trois fois consécutivement. Selon cette bénéficiaire, cela se justifie par le fait qu’elle a gagné la confiance d’AZUR Développement, c’est-à-dire elle rembourse ses prêts sans problèmes et dans les délais. « Nous avons beaucoup de bénéficiaires qui remboursent dans les délais. Nous comptons beaucoup sur celles qui sont des modèles. Car celles-là sont prioritaires pour nos prochains financements. Donc, celle qui  respecte les accords, je me vois mal comment la structure ne va pas la financer la prochaine année. C’est donc le cas de Clarisse qui est une bénéficiaire consciente », a tambouriné Alida Badila, Assistante au projet VIH/SIDA à AZUR Développement Nkayi et chargée aux recouvrements des activités génératrices de revenu (AGR).

De son côté, Clarisse se dit que sa première préoccupation c’est d’abord le remboursement. Le délai de remboursement est de 9 mois et le pourcentage est de 10% sur le montant appuyé.

‘’Chef de famille’’
« Actuellement, je suis devenue comme le chef de famille. A chaque problème, je suis consultée, on vient me voir. Certaines de mes amies s’étonnent de moi et se demandent comment j’ai fait et quel est mon secret », nous a révélé cette séropositive. S’il y a encore d’autres femmes qui sont dans cette situation et qui sont passives, Clarisse pense qu’une « femme doit exploiter ses mains, chercher toujours à faire quelque chose pour que l’homme la respecte, la considère. Mais s’il faut attendre tout du mari, c’est vraiment difficile.»

Mais comment faire pour susciter un déclic pour celles qui sont encore oisives ?  Comme conseil,  cette bénéficiaire, mère d’un enfant propose à d’autres femmes de chercher à faire une activité. Cette séropositive de 39 ans pense que « pour les femmes qui ont le même statut que moi, je leur conseille de découvrir AZUR Développement afin de bénéficier cet avantage, cette perspicacité que je vienne d’avoir
Jean Thibaut Ngoyi



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