La
lutte contre le VIH/SIDA demeure un combat au quotidien. Début 2014, Dans le
département de la Bouenza (Nkayi), des professionnels de santé et communautaire
se sont retrouvés en atelier. But : élaborer les nouvelles stratégies pour
le plan d’action 2014 dans le cadre de l’élimination de la transmission de mère
à l’enfant (eTME).
Abrité
dans la ville sucrière du Congo (Nkayi) en février 2014, cet atelier de
planification sur l’eTME a pour objectifs : réviser les leçons apprises et
les bonnes pratiques du projet en 2013 ;
définir une nouvelle stratégie de
suivi des femmes enceintes séropositives, leurs partenaires et leurs
enfants ; définir une nouvelle stratégie de sensibilisation et dépistage
du VIH orientée vers le suivi des couples et des ménages ; recadrer les
actions menées en 2014 par zone d’intervention. Pour le Dr Essaï Boutandou,
médecin chef à l’hôpital de base de Mouyondzi, il pense que « c’est très important que
nous regardons ce que nous sommes capables de faire en termes d’eTME et
d’élaborer le plan d’action 2014. Tous les éléments que nous avons rassemblés
ici à Nkayi sont des éléments indispensables pour l’élaboration du plan
d’action », poursuit-il « ce que
nous disons ici, c’est sur la base des constats que nous vivons sur le terrain …»
Le communautaire associé au personnel de santé |
Au
Congo, c’est AZUR Développement et l’Association Femme Plus du Congo (AFPC) qui
bénéficient de l’appui technique du pôle technique du Hub de l’Alliance
Internationale du Burkina Faso depuis 2012 et de l’appui de Positive Action
Children Fund (PACF). Cette activité est une suite logique de l’atelier
régional des Ong PACF organisé par le Hub en décembre 2013 à Brazzaville. A
cette occasion, des nouveaux outils et connaissances sur l’eTME communautaire
ont été mis à la disposition des ONG/Associations. D’où, il est indispensable
d’évaluer les actions menées après une année de mise en œuvre du projet puis de
dégager de nouvelles stratégies pour atteindre les objectifs du projet.
Céline
Mayouma, sage femme au Centre de santé intégré (CSI) Ex- Suco, une participante
à cet atelier de planification sur l’eTME s’est réjouit parce qu’elle a
beaucoup apprise notamment comment identifier les forces et faiblesses puis
élaborer les stratégies pour améliorer le travail. Au CSI Armée du Salut, la
sage femme Joséphine Mpaka, reconnaît une fréquence importante des femmes
enceintes. «Des femmes enceintes
acceptent volontiers de faire le dépistage grâce à l’information-éducation et
communication (l’IEC). Après le conseling, je les oriente au laboratoire tout
en les rassurant que quand vous allez faire le bilan, le test est
systématique », a dit cette matrone.
D’épineux problèmes
Nombreux
problèmes rendent la prise en charge des femmes enceintes opaque. L’on note par
exemple la formation et l’insuffisance du personnel de santé comme un réel
problème. D’après un médecin participant à cet atelier de planification, la
formation du personnel doit s’accompagner d’une dotation des outils notamment
des réactifs, du médicament, des supports pour remplir des rapports. Ce sont
des éléments nécessaires. De son côté, le
Dr Essaï Boutandou, médecin chef à l’hôpital de base de Mouyondzi
explique : « nous faisons des réunions d’inclusion entre nous. En 2013 par
exemple, la direction départementale de l’hôpital de base de Madingou a
organisé des réunions au cours de laquelle nous avons parlé de l’état de santé
de la population et du VIH/SIDA (des PVVIH, de la PTME et de l’eTME).»
Pour
Nathalie Mafoua, sage femme à l’hôpital de base de Madingou, elle ne fait plus
le dépistage parce qu’elle est en rupture des réactifs. L’hôpital est aussi
confronté aux problèmes de ruptures des anti-rétro-viraux (ARV). Affectée par
cette situation, cette matrone témoigne : « je
reçois des femmes enceintes chaque lundi. Le nombre s’élève entre 50 et 60
femmes enceintes par mois.» Au
CSI Armée du Salut, le constat est le même. Selon la sage femme Joséphine
Mpaka, leur CSI connaît des ruptures des tests il y a des mois de cela. Elle
s’interroge comment rattraper les femmes qui ont été consultées et celles
qui ont déjà accouché dans la mesure où d’autres femmes nous parviennent
parfois à la fin du deuxième ou troisième semestre de consultation ?
Il
faut dire que cet atelier de planification de la Bouenza du 20 février 2014
avait rassemblé médecins, sages femmes, l’UDLS, PNLS et les OSC pour dégager
des nouvelles orientations en ce qui concerne le plan d’action 2014. Une
démarche appréciée par des participants, dont on peut lire sur les visages des
participants. « C’est une relation de partenariat. Vous savez que les Ong ne
peuvent rien sans la présence de l’UDLS, CNLS, et du secteur santé. Le problème
du VIH/SIDA est un problème multisectoriel. On ne peut pas le prendre tout seul
sinon qu’on n’arriverait pas à trouver de solutions efficaces. Cela signifie
qu’il y a une volonté de réduire la contamination du sida», a expliqué Blandine Sita, présidente de
l’Association Femme Plus du Congo.
Jean Thibaut Ngoyi
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