samedi, mars 14, 2009

Violence fondée sur le genre à Pointe-noire : les jeunes se questionnent pourquoi nos mamans se font battre par nos pères, leurs maris ?

Le projet sur la charte de la terre et le renforcement du militantisme des jeunes pour le développement durable à Pointe-Noire au Congo poursuit normalement son cours avec la participation active des enfants.

Hier, le 05 mars 2009 les enfant de l’école privée la Mosquée située au quartier 7-7 de Dany ont pris part à l’exposé qui portait sur le thème « affirmer l’égalité et l’équité de genre comme condition préalable au développement durable, garantir les droits humains des femmes et des filles et cesser toutes violence à leur endroit ».

Développé par Davy Hermann Malanda du Club des jeunes pour l’éducation sexuelle et de la santé, ce thème a permis aux enfants de comprendre les termes d’égalité, d’équité, l’interdépendance qui existe entre l’égalité de genre et le développement durable, les droits de femmes et des filles. Ce qui a permis aux enfants de participer de façon active. Ainsi, répondant à la question quels sont vos droits, les enfants ont reconnu avoir le droit à l’éducation, le droit d’avoir une opinion, le droit à la santé, le droit d’être protégé, etc.

L’élève Tchicaya Emmarin, par exemple définissait le viol comme « le fait pour un homme d’abuser sexuellement d’une fille ».

Ces enfants n’ont pas hésité à poser des questions sur les notions qui n’étaient pas comprises. Ainsi quelques questions ont été enregistrées :

- Comment faire pour renforcer la contribution au développement durable ?
- Pourquoi à Pointe-Noire, les riches seulement ont la parole et les pauvres non alors que nous sommes égaux ?
- Pourquoi nos mamans se font battre par nos pères, leurs maris ?
- Est-ce qu’au Congo on respecte l’égalité de genre, les filles ont-elles les chances égales ?

Nous avons été surpris par ces questions qui montrent que les enfants et les jeunes sont témoins ou victimes de la violence fondée sur le genre perpétrée par des hommes, souvent les pères de famille. C’est un sujet généralement tu et tabou dans les familles, et les élèves ont pu s’exprimer librement.

Dans la ville de Pointe-noire, les médias rapportent souvent les cas de violence sexuelle et domestique. Le viol des filles par leurs pères ont été rapportés à plusieurs reprises. La question du viol soulève beaucoup de préoccupations, car souvent les auteurs ne sont pas punis et les victimes n’ont pas accès à l’assistance, car elles gardent cela taboue.

Avant la fin de la discussion, les enfants ont reçu des livres et des stylos offerts par AZUR Développement.

Dans une autre école, le Collège de Mpaka, soixante quinze (75 élèves) de niveau 5e et 4e ont découvert de faon détaillée le projet. Nous avons développé le thème « traiter tous les êtres humains avec respect et considération, promouvoir la non-violence » extrait de la charte de la terre. Plusieurs notions ont été développées notamment les droits humains, la notion de violence, et les conséquences de la violence.

Les enfants ont reconnu qu’en chacun de nous « il y a des richesses comme l’intelligence, le sagesse qui ne peuvent s’exprimer que lorsqu’il y a absence de violence ». Donc la violence est un frein au développement durable ont –ils conclu. Ils ont souhaité voir des actions menées dans ce sens, surtout qu’il n’y pas de projet dans les écoles visant à sensibiliser les jeunes sur la violence fondée sur le genre.

Extrait du rapport du projet sur la contribution des jeunes au développement durable en utilisant la charte de la terre.


Roméo Mbengou
écrivant de Pointe-Noire

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