mardi, septembre 06, 2016

L’impact de la sous-traitance technique de la gestion des noms de domaine

La gestion des noms de domaine au niveau africain est souvent confiée à des sociétés privées étrangères. Si cela s’explique par plusieurs raisons, il faut reconnaître que cela a des conséquences  et peut poser  quatre (4) problèmes fondamentaux : 
En premier lieu, cela a un impact sur la souveraineté numérique des Etats : en effet, il faut reconnaitre que le nom de domaine est avant tout une expression de souveraineté numérique nationale. Confier sa gestion à une société privée étrangère s’est donc s’exposer à l’éventualité d’un espionnage puisque toutes les données et informations même les plus secrètes peuvent être vues par l’extérieur.
En deuxième lieu, cela empêche le développement des compétences au niveau interne et local. En effet, si le nom de domaine est techniquement gère par une entité extérieure, il est difficile de donner l’occasion au niveau local pour que les gens se forment et donc soient capables de bien gérer techniquement les noms de domaine.
Troisièmement, cela rend difficile le développement  de l’écosystème national et le développement du contenu local. Car l’écosystème de l’internet, étant constitué d’un cadre légal et d’un environnement réglementaire, d’un modèle de gouvernance du ccTLD (country code top-level domain), de la connectivité internet ou back bonne national, d’un registre internet local, d’un point d’échange internet, d’une copie de serveurs ROOT (copie du serveur racine), d’une sécurité internet  et des ressources humaines de qualité, ne peut pas se développer si les noms de domaine sont gérés ailleurs par les sociétés étrangères.
Enfin, il peut se poser le problème dans la garantie de la cyber sécurité. En effet, la cyber-sécurité est une vraie préoccupation pour les Etats. Il se pose notamment le problème de l’interception des données, de l’atteinte à l’intégrité des données, de l’accès illégal, du sabotage etc. Pour éviter donc de s’exposer à tous ces problèmes, il est utile que les pays africains  apprennent à gérer eux- mêmes leurs noms de domaine. Certains, comme le Togo a entrepris depuis mars 2016 des démarches pour récupérer la gestion de son nom de domaine.

Roméo Mbengou


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