La gestion des noms de domaine au niveau africain est souvent
confiée à des sociétés privées étrangères. Si cela s’explique par plusieurs
raisons, il faut reconnaître que cela a des conséquences et peut poser
quatre (4) problèmes fondamentaux :
En premier lieu, cela a un impact sur la souveraineté
numérique des Etats : en effet, il faut reconnaitre que le nom de domaine
est avant tout une expression de souveraineté numérique nationale. Confier sa
gestion à une société privée étrangère s’est donc s’exposer à l’éventualité
d’un espionnage puisque toutes les données et informations même les plus
secrètes peuvent être vues par l’extérieur.
En deuxième lieu, cela empêche le développement des
compétences au niveau interne et local. En effet, si le nom de domaine est
techniquement gère par une entité extérieure, il est difficile de donner
l’occasion au niveau local pour que les gens se forment et donc soient capables
de bien gérer techniquement les noms de domaine.
Troisièmement, cela rend difficile le
développement de l’écosystème national
et le développement du contenu local. Car l’écosystème de l’internet, étant constitué
d’un cadre légal et d’un environnement réglementaire, d’un modèle de
gouvernance du ccTLD (country code top-level domain), de la connectivité
internet ou back bonne national, d’un registre internet local, d’un point
d’échange internet, d’une copie de serveurs ROOT (copie du serveur racine),
d’une sécurité internet et des
ressources humaines de qualité, ne peut pas se développer si les noms de
domaine sont gérés ailleurs par les sociétés étrangères.
Enfin, il peut se poser le problème dans la garantie
de la cyber sécurité. En effet, la cyber-sécurité est une vraie préoccupation
pour les Etats. Il se pose notamment le problème de l’interception des données,
de l’atteinte à l’intégrité des données, de l’accès illégal, du sabotage etc.
Pour éviter donc de s’exposer à tous ces problèmes, il est utile que les pays
africains apprennent à gérer eux- mêmes
leurs noms de domaine. Certains, comme le Togo a entrepris depuis mars 2016 des
démarches pour récupérer la gestion de son nom de domaine.
Roméo
Mbengou
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