Formés sur la gestion simplifiée, des planteurs de Nkayi et de Madingou ont
effectué depuis décembre 2015, cinq courses à bord d’un véhicule appartenant à l’Agence d’aide à la coopération
technique et au développement (Acted) à Brazzaville et
Pointe-Noire pour aller vendre leurs marchandises. L’une des activités du
projet Appui
à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des
districts de Kayes et Madingou » mise en œuvre par Acted, en partenariat avec AZUR Développement, avec
l’appui financier de l’Union européenne. Des résultats mitigés ?
Une vue des participants pendant la formation sur la gestion simplifiée à Kayes |
Cinq jours de formation
était la durée requise ayant permis à quinze (15) groupes homogènes composés des membres des
groupements et des individualités de bénéficier une formation sur lesdits
modules, en vue d’une meilleure productivité a lâché Hermann Nzaou, chef de ce projet.
« Cette formation, je dirai, nous a revivifié car
il nous a donné des techniques pour améliorer notre activité
agricole », s’est renchérit Jean Félix Siloulou, secrétaire général du
groupement Jeune unis de Ngando, convaincu que la formation est
plus importante que le gain. Il
ajoute : « Nous avons appris comment
générer des bénéfices, comment exécuter les dépenses, comment savoir si notre
activité progresse, comment faire la répartition des revenus entre les
différents membres. Des notions qui vont visiblement transformer la marche de
nos activités.»
De son côté, Marie
Romaine Diabakana, diplômée sans emploi, cultivatrice depuis 2006
affirme : « J’ai compris que nous pouvons réaliser des
grandes choses même en faisant l’agriculture mais pour en arriver là, il faudrait
en saisir ces techniques». Particulièrement séduite lors de la session sur
le montage de projets d’activités génératrice des revenus agricoles, Marie
Romaine, une agricultrice qui compte intégrer la dynamique des groupements sou
peu, témoigne : « Avant pour élaborer un projet, je consultais des
gens. Et quand ceux-ci m’aidaient, ils m’exigeaient de les payer. Aujourd’hui,
je suis capable de le faire seule et c’est un vrai acquis pour moi ».
Une idée partagée par Antoinette
Kienda, reconnaissant ayant longtemps travaillé en solo, cette veuve, mère d’un
enfant compte s’ouvrir aux autres et profiter davantage l’assistance sociale et
technique d’un collectif. « En fait, on croit tout connaître, mais cette
formation m’a permis de voir un peu plus clair dans mes revenus. Aujourd’hui,
après une vente, je m’efforce à mettre de côté des sous pour l’épargne et une
autre tranche pour de nouveau investir lors d’une nouvelle récolte »,
a expliqué Antoinette Kienda, félicitant l’initiative d’Acted et d’AZUR
Dév qui ont mis en place un dispositif pour faciliter l’écoulement des produits
agricoles des paysans de Nkayi et de Madingou à Brazzaville et Pointe-Noire.
‘’ … Ils ne se feront plus dupés ‘’
« Au moins 10 à 15%
du prix de la marchandise était inclut dans le transport mais avec
le véhicule d’Acted, nous payons 4.000 F CFA avec manutention incluse, par
exemple le sac de foufou de Nkayi à Pointe- Noire et 3.000 F CFA
Madingou-Brazzaville », confie Jean Félix Siloulou. Certains producteurs se
disent soulager, à l’image d’Anne Mbouzi, une bénéficiaire du projet « Obtenir
régulièrement des informations sur les prix de vente de la marchandise, nous
permet de préparer nos voyages, et cela facilite l’écoulement de nos produits
tout en les valorisant ». D’autres cependant estiment qu’il n’y a qu’une légère
différence. « Avant, c’était des particuliers qui avaient le
monopole de transport ici. Ils nous taxaient les prix selon leurs humeurs. Le
sac de foufou par exemple était à 5.000 F CFA et les dépenses effectuées pour
acheminer la marchandise étaient parfois trop élevées », se souviennent ces
paysans.
Selon André Mbani, animateur
de suivi des bénéficiaires du projet à Nkayi, nous avons la
charge d’informer les paysans de Nkayi et de Madingou sur
la variation des prix de produits à Brazzaville comme à Pointe-Noire. Nous
avons commencé par l’envoi des SMS et des affiches au marché. Car c’est depuis août
2015 que la radio du conseil départemental publie les prix des produits
agricoles pour permettre aux paysans de faire le choix d’aller vendre leurs
produits soit à Brazzaville, soit à Pointe-Noire. « La 1ere
course de Pointe-Noire, il y avait eu mévente des produits, mais celle de
Brazzaville (2eme), les paysans ont fait des bonnes recettes en
janvier. De décembre à aujourd’hui, les agriculteurs de Madingou ont effectué
trois courses à Brazzaville et ceux de Nkayi ont effectué la 1ere
course à Pointe-Noire et la 2eme à Brazzaville. Les paysans ne se
feront plus duper sur les prix des produits agricoles », a martelé
ce dernier.
L'équipe du projet sensibilisant les agriculteurs sur la formation |
Appelant les groupements
agricoles de Nkayi et de Madingou à n’est plus se plaindre, le chef de village
Ngando estime qu’il faut harmoniser les prix des courses entre les
deux districts.
Annette Kouamba Matondo
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