jeudi, avril 28, 2016

Un apaisement pour des agriculteurs de la Bouenza

Formés sur la gestion simplifiée, des planteurs de Nkayi et de Madingou ont effectué depuis décembre 2015, cinq courses à bord d’un véhicule appartenant à l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement (Acted) à Brazzaville et Pointe-Noire pour aller vendre leurs marchandises. L’une des activités du projet Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des districts de Kayes  et Madingou » mise en œuvre par Acted, en partenariat avec AZUR Développement, avec l’appui financier de l’Union européenne. Des résultats mitigés ?

Une vue des participants pendant la formation sur la gestion simplifiée à Kayes
«La répartition des revenus (un chapitre du module 3) m’a vraiment intéressé vu que nous avions appris comment repartir les bénéfices. 30%, pour l’épargne, 40% pour l’activité agricole, et 30% réservés aux imprévus », a fait savoir Abel Goma Ossima, chef de groupement au village Kinguembo, un bénéficiaire de la formation  à la  gestion simplifiée, initiée par Acted, en partenariat avec AZUR Dév. Au cours de cette formation, la femme n’était pas restée en marge. Comme en témoigne Abel Goma Ossima « Sur la quarantaine qu’on était,  on pouvait retrouver 25 femmes. Elles n’étaient pas du tout complexées et participaient au débat avec beaucoup d’ardeur ». Un constat partagé aussi par Joseph Moulengo, chef de village et président du groupement Jeunes unis de Ngando : «Sur les 22 que nous étions au moins 18 avaient suivi la formation et les femmes étaient régulières ».

Cinq jours de formation était la durée requise ayant permis à quinze (15) groupes  homogènes composés des membres des groupements et des individualités de bénéficier une formation sur lesdits modules, en vue d’une meilleure productivité a lâché Hermann Nzaou, chef de ce projet. « Cette formation, je dirai, nous a revivifié  car il  nous a donné des techniques pour améliorer notre activité agricole », s’est renchérit Jean Félix Siloulou, secrétaire général du groupement Jeune unis de Ngando, convaincu que la formation est plus importante que le gain. Il ajoute : « Nous avons appris comment générer des bénéfices, comment exécuter les dépenses, comment savoir si notre activité progresse, comment faire la répartition des revenus entre les différents membres. Des notions qui vont visiblement transformer la marche de nos activités.»

De son côté, Marie Romaine Diabakana, diplômée sans emploi, cultivatrice depuis 2006 affirme : « J’ai compris que nous pouvons réaliser des grandes choses même en faisant l’agriculture mais pour en arriver là, il faudrait en saisir ces techniques». Particulièrement séduite lors de la session sur le montage de projets d’activités génératrice des revenus agricoles, Marie Romaine, une agricultrice qui compte intégrer la dynamique des groupements sou peu, témoigne : « Avant pour élaborer un projet, je consultais des gens. Et quand ceux-ci m’aidaient, ils m’exigeaient de les payer. Aujourd’hui, je suis capable de le faire seule et c’est un vrai acquis pour moi ».

Une idée partagée par Antoinette Kienda, reconnaissant ayant longtemps travaillé en solo, cette veuve, mère d’un enfant compte s’ouvrir aux autres et profiter davantage l’assistance sociale et technique  d’un collectif. « En fait, on croit tout connaître, mais cette formation m’a permis de voir un peu plus clair dans mes revenus. Aujourd’hui, après une vente, je m’efforce à mettre de côté des sous pour l’épargne et une autre tranche pour de nouveau investir lors d’une nouvelle récolte », a expliqué Antoinette Kienda, félicitant l’initiative d’Acted et d’AZUR Dév qui ont mis en place un dispositif pour faciliter l’écoulement des produits agricoles des paysans de Nkayi et de Madingou à Brazzaville et Pointe-Noire.

‘’ … Ils ne se feront plus dupés ‘’

« Au moins 10 à 15% du prix de la marchandise était inclut dans  le transport mais avec le véhicule d’Acted, nous payons 4.000 F CFA avec manutention incluse, par exemple le sac de foufou de Nkayi à Pointe- Noire et 3.000 F CFA Madingou-Brazzaville », confie Jean Félix Siloulou. Certains producteurs se disent soulager, à l’image d’Anne Mbouzi, une bénéficiaire du projet « Obtenir régulièrement des informations sur les prix de vente de la marchandise, nous permet de préparer nos voyages, et cela facilite l’écoulement de nos produits tout en les valorisant ». D’autres cependant estiment qu’il n’y a qu’une légère différence. « Avant, c’était des particuliers qui avaient le monopole de transport ici. Ils nous taxaient les prix selon leurs humeurs. Le sac de foufou par exemple était à 5.000 F CFA et les dépenses effectuées pour acheminer la marchandise étaient parfois trop élevées », se souviennent ces paysans.

Selon André Mbani, animateur de suivi des bénéficiaires du projet à Nkayi, nous avons la
L'équipe du projet sensibilisant les agriculteurs sur la formation
charge d’informer les paysans de Nkayi et de Madingou sur la variation des prix de produits à Brazzaville comme à Pointe-Noire. Nous avons commencé par l’envoi des SMS et des affiches au marché. Car c’est depuis août 2015 que la radio du conseil départemental publie les prix des produits agricoles pour permettre aux paysans de faire le choix d’aller vendre leurs produits soit à Brazzaville, soit à Pointe-Noire. « La 1ere course de Pointe-Noire, il y avait eu mévente des produits, mais celle de Brazzaville (2eme), les paysans ont fait des bonnes recettes en janvier. De décembre à aujourd’hui, les agriculteurs de Madingou ont effectué trois courses à Brazzaville et ceux de Nkayi ont effectué la 1ere course à Pointe-Noire et la 2eme à Brazzaville. Les paysans ne se feront plus duper sur les prix des produits agricoles », a martelé ce dernier.

Appelant les groupements agricoles de Nkayi et de Madingou à n’est plus se plaindre, le chef de village Ngando estime qu’il faut harmoniser les  prix des courses entre les deux districts.

Annette Kouamba Matondo









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