Le mauvais état de route, la distance entre le lieu de travail et le
domicile, les conditions de travail rudimentaires, sont autant d’embarras qui
ralentissent l’écoulement des produits des agriculteurs à Nkayi et à Madingou.
Pour remédier à cette situation, le projet « Appui à la commercialisation
et à la valorisation des produits agricoles des districts de Nkayi et de
Madingou », un projet piloté par l’Agence
d’aide à la coopération technique et au développement (Acted), en partenariat avec AZUR Développement, avec l’appui financier de l’Union
européenne, se propose comme un épilogue. Hermann Nzaou, chef de projet, nous
en parle.
Hermann Nzaou, chef de projet |
H.N. : « L’appui à la
commercialisation et à la valorisation des produits agricoles dans le
département de la Bouenza particulièrement dans les districts de Nkayi et de
Madingou » est un projet que nous coordonnons avec AZUR
Développement via le Programme sucre, un programme financé par l’Union
européenne.
C’est à quel but est né
ce projet ?
H.N. : Le but du projet est de pouvoir limiter
les risques de la sécurité alimentaire et de diversifier l’économie dans le
département de la Bouenza. A l’origine, l’Union européenne avait signé un
accord avec le gouvernement congolais en 2010, et cet accord consistait à
rendre le sucre congolais plus compétitif sur le marché. Et parmi les activités
de ce programme, il y avait une composante sur la diversification de l’économie
dans le département de la Bouenza, dans le sens que les gens ne fondent pas
leur espoir uniquement sur le sucre. C’est ainsi qu’Acted avec AZUR
Développement ont répondu à cet appel à proposition de projet, où ils
ont proposé un projet pilote qui devrait appuyer les producteurs
agricoles. Et parmi les activités de ce projet, nous avons des activités phares
telle que la formation à la gestion simplifiée des activités des producteurs,
le transport qui permet aux bénéficières du projet de transporter
leurs produits à des coûts très réduits.
Combien de temps a duré
la formation ?
H.N. : La formation a duré cinq jours par
session. Il y a eu dix sessions à Nkayi, et il nous reste cinq
sessions à Madingou. En fait, nous sommes à quinze sessions et pour tout le
projet, nous devons en faire vingt. Ce sont des groupes de vingt personnes que
nous formons. Maintenant avec l’impact des premières sessions, nous avons formé
plus de bénéficiaires à Nkayi par rapport à ce qui était prévu.
Qu’on est-il sur le
terrain. Est-ce que les résultats sont-ils encourageants ou il y a des
couacs ?
H.N. : Sans fausse modestie, je peux dire que les
résultats sont plutôt encourageants. C’est un projet qui se mène bien, et je
suis certain que c’est un projet qui va atteindre ses objectifs. Il y a certes
des problèmes sur le terrain, mais cela ne relève pas du projet, ce sont plutôt
des problèmes d’ordre social. D’abord nous sommes dans une zone très
paupérisée, et un grand nombre des bénéficières, notamment ceux du district de
Nkayi ont des sérieux problèmes financiers. Ils ont certes des étendues de
terres cultivables, mais les sous leur font défaut. Mais je pense
que c’est une situation qui va rapidement trouver une solution car cela ne
révèle pas de nos compétences. Ils ont suivi une formation, ils savent
maintenant comment gérer leurs fonds, comment gérer les bénéfices, que faire
avec leurs bénéfices.
Sur les 200 bénéficières,
il y avait combien de femmes ?
H.N. : 90 femmes ont
été formées.
Peut-on savoir
comment se fait le suivi concernant le transport des produits
agricoles des bénéficières vers Brazzaville ou Pointe-Noire?
H.N. : Parmi les bénéficières, ceux
de Madingou ont bien pris le train en marche. A Nkayi, ils trainent encore les
pieds. Mais en février tout cela va chambouler vu que nous rentrerons à la
période des récoltes. C’est pour cela que nous envisageons mettre un deuxième
véhicule sur la route dans la mesure où le trafic à Madingou est déjà très
intense et on a parfois du mal à contenir toutes leurs marchandises. Imaginez
vous que la majorité de nos bénéficières ont au moins un hectare de champ de
manioc et cela revient à moins 60 à 100 sacs de foufous par personne donc, nous
risquons d’être submergés.
Propos recueillis par Annette Kouamba Matondo
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