jeudi, mars 19, 2015

Les femmes et filles de Dolisie sont informées sur les formes de violence

Entre janvier et février 2015, plusieurs quartiers de Dolisie ont été  couverts par une série de sensibilisation menées par AZUR Développement dans le cadre du projet « Campagne de sensibilisation sur la loi sur la protection de l’enfance et les droits des femmes et enfants victimes d’abus, de violence sexuelle et domestique », financé par Pareda. Le marché Tsila a marqué la fin de cette campagne.

Le 16 février 2015, à 15 h 30mn, le marché Tsila a été la dernière cible par cette campagne. Objectif : vulgariser la loi sur la protection de l’enfance et les procédures judiciaires à 800 femmes, hommes et enfants sur les abus, la violence sexuelle et domestique. Ces campagnes de sensibilisation se sont déroulées dans l’Arrondissement 1 et 2 de Dolisie avec 29 descentes dans huit quartiers, six campagnes de sensibilisation dans six écoles, et six autres dans les Centres de santé Intégré (CSI). Au total, 1193 personnes ont été touchées au cours de ces sensibilisations.



Dans ce marché, les vendeuses et vendeurs vaquent à leur activité. D’autres sont venus assister. Leida Lembé Mfoutou, une des prestataires à ce projet a présenté les thèmes sur la violence domestique, la violence physique, la violence économique, la violence verbale, la maltraitance, etc. Ces différents thèmes ont été expliqués à tour de rôle en fonction des circonstances qui correspondent à chaque type de violence. Le prestataire a également informé les participants sur l’existence de  la loi du 14 juin 2010 portant protection de l’enfance au Congo.

Prêtes à agir ?

Après la présentation des thèmes, un climat de tristesse à régné du côté des 21 participants. Pour éclairer la lanterne, Nina Mboyo, coordonnatrice de projet a expliqué le projet, le but des sensibilisations et les activités de l’Association. Elle témoigne : « après une sensibilisation, une fille s’est rapprochée de nous pour expliquer sa situation. Ainsi n’hésitez pas de vous rapprocher de nous. Nous vous remettrons nos coordonnées téléphoniques à la fin de la séance».
La réaction ne s’est pas fait attendre du côté des vendeuses du marché Tsila à Dolisie.  Beaucoup ont témoigné sur les cas de violence. La violence économique a été illustrée par le cas d’une femme qui exerce le commerce dont l’argent a été donné par le mari. En revanche, ce dernier a une mainmise sur le bénéfice.   Sylvie Ndoudi, vendeuse de gnetum africanus (couramment appelé coco en lingala) au marché Tsila dévoile « bien que n’étant pas mariée, le jour où je vais me marier, et si mon époux se comporte de la sorte, je sais ce qu’il y a à faire ou encore je vais lui remettre son argent ».
Le cas de violence domestique a été illustré par des exemples tels que les rapports sexuels sans consentement de la femme dans le foyer. A ce sujet, Cyrille Oussonguila, une vendeuse de beignet au marché Tsila, fulmine : « il arrive que ton mari qui a bu te force à faire des rapports sexuels sans votre consentement. Le fait qu’il te batte, tu te sens parfois obligé de lui laisser faire ce qu’il veut sans aucune envie. Si cela m’arrive, je sais quoi faire et à qui s’adresser ». Du côté d’une participante à cette sensibilisation, Généviève Mabiala, elle s’est étonnée : « je ne savais pas que les rapports sexuels forcés dans un foyer et les rapports sexuels avant l’âge de 15 ans sont des violences ».

L’ignorance de loi

L’attention de chaque participante est attirée par une violence spécifique. Pour Madame Moline, une autre vendeuse des divers, le thème sur la maltraitance  l’a beaucoup touché. Elle ne savait pas que le comportement qu’elle affiche auprès de  son enfant constitue la violence, surtout lui refuser de donner l’argent en cas de besoin.
Bien que la loi existe, mais combien la connaisse ? Sylvie Ndoundi qui  ne cache pas son ignorance sur la loi du 14 Juin 2010 portant protection de l’enfance au Congo affirme : « j’ai été toujours méchante avec ma fille par mes propos. Maintenant que je sais qu’il y a une loi qui existe, je vais profiter d’expliquer à celles qui n’ont pas été avec nous de changer de comportement ou leur donner conseils, les expliquer en cas de violence comment entamer des procédures judiciaires ».
Quant à Zamba Cherelle, une participante à cette sensibilisation pense que « nous avons été informés sur le problème du viol, mais je me demande si l’accoutrement peut aussi être l’une des causes du viol ». Répondant à cette question, la coordonnatrice de projet lâche : « quel est l’accoutrement d’un enfant de 2 ans pour qu’elle soit violée ? ». Des hommes tentent de se défendre, mais accusent que certaines femmes sont parfois à l’origine de la violence dans les foyers par leur comportement.
Selon Sylvie, il faut continuer à éduquer pour changer le comportement de nos enfants. « Je souhaiterais que le projet puisse s’étendre pour atteindre d’autres personnes, voire d’autres localités pour informer celles qui sont encore dans l’ignorance».

Blandine Dieudonnée LOUZOLO




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