Entre janvier et
février 2015, plusieurs quartiers de Dolisie ont été couverts par une série de sensibilisation
menées par AZUR Développement dans le cadre du projet « Campagne de
sensibilisation sur la loi sur la protection de l’enfance et les droits des
femmes et enfants victimes d’abus, de violence sexuelle et domestique »,
financé par Pareda. Le marché Tsila a marqué la fin de cette campagne.
Le
16 février 2015, à 15 h 30mn, le marché Tsila a été la dernière cible par cette
campagne. Objectif : vulgariser la loi sur la protection de l’enfance et
les procédures judiciaires à 800 femmes, hommes et enfants sur les abus, la
violence sexuelle et domestique. Ces campagnes de sensibilisation se sont
déroulées dans l’Arrondissement 1 et 2 de Dolisie avec 29 descentes dans huit quartiers,
six campagnes de sensibilisation dans six écoles, et six autres dans les
Centres de santé Intégré (CSI). Au total, 1193 personnes ont été touchées au
cours de ces sensibilisations.
Dans ce marché, les vendeuses et vendeurs vaquent à leur activité. D’autres sont venus assister. Leida Lembé Mfoutou, une des prestataires à ce projet a présenté les thèmes sur la violence domestique, la violence physique, la violence économique, la violence verbale, la maltraitance, etc. Ces différents thèmes ont été expliqués à tour de rôle en fonction des circonstances qui correspondent à chaque type de violence. Le prestataire a également informé les participants sur l’existence de la loi du 14 juin 2010 portant protection de l’enfance au Congo.
Dans ce marché, les vendeuses et vendeurs vaquent à leur activité. D’autres sont venus assister. Leida Lembé Mfoutou, une des prestataires à ce projet a présenté les thèmes sur la violence domestique, la violence physique, la violence économique, la violence verbale, la maltraitance, etc. Ces différents thèmes ont été expliqués à tour de rôle en fonction des circonstances qui correspondent à chaque type de violence. Le prestataire a également informé les participants sur l’existence de la loi du 14 juin 2010 portant protection de l’enfance au Congo.
Prêtes à agir ?
Après
la présentation des thèmes, un climat de tristesse à régné du côté des 21
participants. Pour éclairer la lanterne, Nina Mboyo, coordonnatrice de projet a
expliqué le projet, le but des sensibilisations et les activités de
l’Association. Elle témoigne : « après
une sensibilisation, une fille s’est rapprochée de nous pour expliquer sa
situation. Ainsi n’hésitez pas de vous rapprocher de nous. Nous vous remettrons
nos coordonnées téléphoniques à la fin de la séance».
La
réaction ne s’est pas fait attendre du côté des vendeuses du marché Tsila à
Dolisie. Beaucoup ont témoigné sur les
cas de violence. La violence économique a été illustrée par le cas d’une femme qui
exerce le commerce dont l’argent a été donné par le mari. En revanche, ce
dernier a une mainmise sur le bénéfice. Sylvie Ndoudi, vendeuse de gnetum africanus
(couramment appelé coco en lingala) au marché Tsila dévoile « bien que n’étant pas mariée, le jour où je
vais me marier, et si mon époux se comporte de la sorte, je sais ce qu’il y a à
faire ou encore je vais lui remettre son argent ».
Le
cas de violence domestique a été illustré par des exemples tels que les rapports
sexuels sans consentement de la femme dans le foyer. A ce sujet, Cyrille
Oussonguila, une vendeuse de beignet au marché Tsila, fulmine : « il arrive que ton mari qui a bu te force
à faire des rapports sexuels sans votre consentement. Le fait qu’il te batte, tu
te sens parfois obligé de lui laisser faire ce qu’il veut sans aucune envie. Si
cela m’arrive, je sais quoi faire et à qui s’adresser ». Du côté d’une participante
à cette sensibilisation, Généviève Mabiala, elle s’est étonnée : « je ne savais pas que les rapports sexuels forcés
dans un foyer et les rapports sexuels avant l’âge de 15 ans sont des violences ».
L’ignorance de loi
L’attention
de chaque participante est attirée par une violence spécifique. Pour Madame
Moline, une autre vendeuse des divers, le thème sur la maltraitance l’a beaucoup touché. Elle ne savait pas que le
comportement qu’elle affiche auprès de son enfant constitue la violence, surtout lui
refuser de donner l’argent en cas de besoin.
Bien
que la loi existe, mais combien la connaisse ? Sylvie Ndoundi qui ne cache pas son ignorance sur la loi du 14
Juin 2010 portant protection de l’enfance au Congo affirme : « j’ai été toujours méchante avec ma fille par
mes propos. Maintenant que je sais qu’il y a une loi qui existe, je vais profiter
d’expliquer à celles qui n’ont pas été avec nous de changer de comportement ou
leur donner conseils, les expliquer en cas de violence comment entamer des
procédures judiciaires ».
Quant à Zamba Cherelle,
une participante à cette sensibilisation pense que « nous avons été
informés sur le problème du viol, mais je me demande si l’accoutrement peut
aussi être l’une des causes du viol ». Répondant à cette question, la coordonnatrice de
projet lâche : « quel est
l’accoutrement d’un enfant de 2 ans pour qu’elle soit violée ? ».
Des hommes tentent de se défendre, mais accusent que certaines femmes sont
parfois à l’origine de la violence dans les foyers par leur comportement.
Selon
Sylvie, il faut continuer à éduquer pour changer le comportement de nos enfants.
« Je souhaiterais que le projet puisse
s’étendre pour atteindre d’autres personnes, voire d’autres localités pour
informer celles qui sont encore dans l’ignorance».
Blandine Dieudonnée
LOUZOLO
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