vendredi, décembre 07, 2007

La violence à l’égard des femmes et les technologies de l’information et de la communication (TIC)

C’est dans le cadre des 16 jours d’activisme "Réapproprie-toi la technologie" initiée par le Programme d'appui aux réseaux de femmes d'APC (qui consiste à initier des actions en faveur de la lutte contre les violences faite aux femmes) que AZUR Développement en partenariat avec APC-Femmes-Afrique a organisé un atelier nommé « Atelier sur la violence à l’égard des femmes et les technologies de l’information et de la communication (TIC) », tribune au travers de laquelle les femmes ont échangé et partagé leurs points de vue.

Sans fanfare ni trompettes, l’atelier sur la violence à l’égard des femmes et les technologies de l’information et de la communication s’est tenu dans l’intimité au sein de l’Asu ou une vingtaine de femmes de femmes ont travaillé en toute convivialité sur un thème qui interpelle les femmes car il constitue l‘un des facteurs qui freinent l’épanouissement de la femme dans la société congolaise. Une rencontre qui s’est révélée fruitive et constructive tant par les différentes interventions des participantes que par la pertinence des thèmes exposés.

Par ailleurs les participantes se sont aussi familiarisées avec les différentes législations en vigueur en tenant compte du code de la famille, civil et pénal. En effet, grâce à un exposé clair et précis, en même temps interactif, Christelle Prudence OFFINOBI (juriste) a démontré aux participantes le cheminement par lequel une femme peut porter plainte. Et pour renforcer cette idée, Zissi Blanche, membre d’Azur développement a présenté les points principaux des instruments légaux nationaux et de la convention pour l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes (CEDEF).

Ce qui fait qu’a l’issus de cette rencontre les participantes ont formulé leurs attentes en ces termes. Il s’agit entre autre de former les pairs éducateurs sur la violence faite à l’égard des femmes, formes les agents de sécurité ( gendarmeries, commissariats) sur la violence faite à l’égard de la femme, réaliser les journées de sensibilisation dans les quartiers de Brazzaville et dans d’autres localités du Congo, établir des brochures de sensibilisations dans toutes les langues pour briser les barrières linguistiques.

Causes et conséquences de la violence domestique et la violence sexuelle faite aux filles mineures.

L’activité a débuté par la présentation des participantes. Une manière de mettre en confiance ces femmes venues de différents horizons (journalistes, femmes œuvrant dans les ONG de lutte contre les violences faite aux femmes, société civile…). Après cette séance de relaxation, trois femmes ont raconté des histoires aussi troublantes qu’invraisemblables en ce qui concerne la violence faîte aux femmes. De la femme battue, à la femme violée en passant par les violences verbales, plusieurs femmes sont tous les jours menacés dans son foyer alors qu’il devait être un lieu de sécurité.

Un débat qui a permis aux participantes de regrouper quelques causes, conséquences et moyens de lutte contre ce fléau. Le premier groupe est parti du faite que les causes pouvaient être directement liées à la victime, c'est-à-dire les causes intrinsèques à la victime ; il y a l’accoutrement, les causes liées à l’auteur (alcool, drogue, fréquentation des amis douteux), et la responsabilité de l’état (la non application des lois en vigueur condamnant la violence à l’égard de la femme).
En ce qui concerne les conséquences, il y a entre autre les faits socio- culturels, (dépravation des mœurs, prostitution forcée), liés à la victime (stigmates physiques ou psychologique) puis les conséquences au niveau de la santé, maladies sexuellement transmissibles notamment le VIH-SIDA.


Les possibilités de réparation et d’assistance juridique pour les femmes congolaises victimes de violence

Sur les possibilités de réparation et d’assistance juridique pour les femmes congolaises victimes de violence, Christelle Prudence OFFINOBI (juriste) n’y est pas passé par quatre chemins. Elle a démontré le parcours par lequel une femme violenté dans le silence de son foyer peut emprunter pour porter plainte.
En effet, beaucoup de femmes sont battues, violées, insultées par leurs conjoints au sein de leur foyer. Si elles commencent peu à peu à briser le silence, nombreuses préfèrent souffrir en silence. Très certainement à cause du poids de la tradition ou encore par le non aboutissent des démarches juridiques entreprises.
Comment réagir face à ces crimes ? Quels sont les droits de recours, comment porter plainte, a qui s’adresser ? Telles sont les questions auxquelles Christelle Prudence OFFINOBI a tenté de répondre.

« La première chose à faire face une violence à l’égard de la femme est de porter plainte soit au procureur de la république, soit au lieu de l’agression (commissariats, PSP) » a déclaré Christelle suite à l’interrogation Nadege Zoula participante. Elle a ajouté que « C’est au substitut que revient la lourde tache de qualifier l’affaire : délit ou crime selon la gravité de la violence ».
Après l’exposé de Christelle, les participantes se sont une fois de plus regroupées. Le premier groupe a recherché les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes en ce qui concerne la législation dans ce domaine. Elles ont cité en premier lieu le manque d’information, l’absence de vulgarisation des lois en vigueur et le poids de la tradition. Le groupe a également noté le manque de structures appropriées, l’inaccessibilité des structures.

Enfin, pour renforcer cet exposé, Blanche Zissi a énuméré les différents instruments légaux de sauvegarde des droits de l’homme au Congo. « A ce propos, il existe un arsenal de loi qui protège la femme mais leur application restent inefficaces. Il s’agit entre autre des textes suivants : la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le plan d’action de Beijing en 1995, le statut de Rome qui protège la femme, la constitution du 20 janvier 2001, notamment en son article 8.
Participation active la compagne « Réapproprie toi de la technologie »
Plusieurs femmes ont encore du mal à se lancer vers l’outil informatique, notamment internet. Pourtant une fois trempées dans cet univers, elles ont du mal à contrôler et réguler l’information qu’elles récoltent en ligne.

Animé par Sylvie Niombo, cet atelier a permis aux participantes de se familiariser avec les termes comme cyber criminalité, spams, virus et antivirus ; comment sécuriser un dossier. Grace à ce petit vocabulaire, les participantes sont doucement parvenues au thème de l’atelier. Comment se réapproprier la technologie et pourquoi ? Telle a été la mission de l’atelier qui a donné l’occasion aux participantes excités de savoir combien cet outil longtemps répugné par la femme pouvait l’aider dans son travail.

Cependant, on reste perplexe face à cette évolution qui nous échappe quand on sait que la jeunesse y est totalement engagée. Comment contrôler et surveiller toutes ces informations bonnes ou mauvaises quand l’état congolais ne dispose pas de mayens efficaces pour réguler internet et toutes les nouvelles technologies qui pullulent sur le marché.

Réapproprie toi de la technologie est une sonnette d’alarme pour celles qui n’ont pas encore pris le train en marche. Une façon d’inciter les femmes à se connecter avec le monde ; tout en les donnant les clés pour se protéger contre les informations qui dégradent l’image de la femme.

Par Annette Kouama Matondo
Journaliste à la Nouvelle République

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