jeudi, octobre 20, 2016

La prévention de la transmission mère-enfant du VIH : un succès dans la Bouenza !

Octobre 2015. A Madingou et Nkayi, des organisations de la société civile se montrent actives dans la lutte contre le VIH/Sida. L’initiative d’une synergie entre OSC et personnel de santé est un signal fort dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME). Des résultats encourageants.
Une salle d’environ 3,5m de long sur 2m de large, équipée d’un lit de 0,90cm et d’un tabouret à l’hôpital de base de Nkayi, c’est là où Mme Rose, prestataire et membre de l’Association femme pour le développement de la Bouenza (AFDB), reçoit les personnes vivant avec le Vih/Sida (PVVIH) pour le conselling. Elle explique : « Je reçois des femmes enceintes séropositives et d’autres cas pour le conselling. Je leur donne des conseils sur comment vivre avec la maladie, quel régime alimentaire faut-il, comment se comporter envers les autres, la prise du traitement », avant de poursuivre : « Quand je termine mon conselling avec une séropositive, je l’envoi chez la sage femme Missamou pour l’appui psychologique et conseils lors de l’accouchement. Après cette étape, la sage femme l’oriente à son tour chez le médecin pédiatre pour le suivi du fœtus et de la maman ». 
Cette chaîne montre comment se fait la prise en charge des PVVIH à Nkayi, à Madingou, dans la Bouenza où le taux de la séroprévalence est de 3,9%. Une démarche qui a montré ses fruits et on peut parler du succès de la PTME dans ce département. Selon la communautaire Rose, depuis mars 2015, elle suit environ quinze femmes enceintes séropositives dont six ont accouché, deux ont fait des fausses couches et une est décédée. Deux enfants ont aujourd’hui atteint 3 mois et deux jumelles qui ont 2 semaines. Tous ces enfants ont été mis sous traitement préventif de sirop et le mode d’allaitement est le lait maternel. D’après un médecin pédiatre, une expérience a montré que des enfants nés des mères séropositives dont le mode d’allaitement est le lait maternel, montre qu’à 18 mois, les tests de ses enfants ont été révélés négatifs et donc, c’est mieux de conseiller aux femmes enceintes séropositives après l’accouchement d’allaiter leurs enfants par le lait maternel tout en suivant leur traitement.

Alida Badila, membre d’AZUR Développement à Nkayi, pense qu’on peut parler du succès de la PTME dans la Bouenza parce que des séropositives continuent à venir prendre leurs médicaments pour protéger leur enfant. Parmi ces naissances, les bébés les plus âgés aujourd’hui ont 3 mois et d’autres ont des jours ou des semaines. Leurs mères sont sous antirétroviraux (ARV) pour sécuriser leurs bébés. Elle s’en félicite : « Nous avons aujourd’hui dans la Bouenza des enfants nés des mères séropositives qui ont 3 à 4 ans dont le test a révélé leur séronégativité à 18 mois. C’est une fierté pour des organisations de la société civile travaillant dans la lutte contre le Vih/Sida et pour le personnel de santé ».

Le rôle des associations

Depuis octobre 2015, le travail des associations ne cesse de porter des fruits. En dehors de la femme enceinte qui se fait dépister, il y a aussi des couples qui font leur dépistage. « Des hommes se font aussi dépistés. Courant ce mois de juin, il y a par exemple deux couples qui sont venus faire leur dépistage à l’hôpital de base de Nkayi. Les tests ont été avérés séropositifs », confie Mme Rose, une communautaire assurant des permanences hospitalières à l’hôpital de base de Nkayi. Elle travaille aussi en synergie avec trois centres de santé intégré (CSI), notamment le CSI ex-Suco, Mwana Nto et Armée du Salut.

Grâce aux différentes formations (le soutien psychologique et social, l’éducation thérapeutique, les actes discriminatoires et attentatoires des droits des PVVIH et leur répression, les devoirs des PVVIH contenues dans la loi, pourquoi parler des droits des séropositifs?...), organisées par AZUR Développement dans le cadre du projet « Appui à la réponse communautaire dans l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant », financé par Positive Children Action Fund (PACF), que Célestine Bayidikila, présidente de AFDB a renforcé ses compétences en matière du VIH. Cette OSC visiblement sur le terrain, selon une séropositive sous le sceau de l’anonymat, pense qu’arrêter de faire les permanences hospitalières sera fatale pour nous, car l’Association femme pour le développement de la Bouenza nous aide beaucoup. Comme dans d’autres départements, les ruptures des réactifs, ARV et les perdus de vu sont les difficultés qui sapent parfois la volonté des associations dans cette lutte. Face à cette sempiternelle difficulté, selon Alida Badila, les gens ont trouvé une parade pour s’approvisionner via un réseau de Kinshasa.

Jean Thibaut Ngoyi







Aucun commentaire: