A
Brazzaville, hôpitaux et centres de centre d’intégré, sont les espaces où, depuis septembre 2015, trois associations sensibilisent
des femmes sur le VIH/Sida. Objectif : suivre les femmes enceintes
séropositives.
«Quand j’ai été informée en mars 2016 de ma
séropositivité au centre de santé intégré (CSI) d’Indzouli à Mfilou, j’ai eu
des vertiges. A l’instant, j’ai pensé beaucoup de choses dans ma tête. Abattue,
j’ai rencontré Mme Clarisse, une communautaire qui m’a prodigué des conseils
sur comment vivre avec le Vih malheureusement, ma conscience était encore troublée »,
a témoigné Nathalie, une séropositive enceinte, 32 ans et mère de 2
enfants. Pour la redonner l’espoir, Clarisse, membre de l’Association femme
solidaire (AFS), assurant les permanences hospitalières au CSI d’Indzouli l’a accompagné
au Centre de traitement ambulatoire (CTA) pour qu’elle fasse à nouveau son test.
Résultat : le test s’est avéré positif. Mais quand Nathalie a vu d’autres femmes
enceintes au CTA, elle a compris qu’elle n’était pas seule dans cette
situation.
Comme
Nathalie, Léa, elle a failli se donner la mort suite à l’annonce de sa
séropositivité. S’il y a certaines femmes enceintes dépistées séropositives qui
perdent le moral, d’autres par contre, tentent de surmonter la douleur préférant
de protéger leur bébé. Selon Viviane, une séropositive allaitante, 38 ans bien
calés, mère de 6 enfants, elle avance qu’en décembre 2015, elle a connu beaucoup
de va-et-vient quand elle partait à l’hôpital pour les consultations prénatales. « J’étais fatiguée par des va-et-vient
et un jour, j’ai rencontré la communautaire Clarisse pour lui expliquer ses jeux.
Au cours de cet entretien, Viviane a fini par découvrir qu’elle était infectée,
mais n’a pas tremblée… »
S’inscrivant dans le cadre du projet « Appui à la réponse
communautaire dans l’élimination de la transmission du VIH de la mère à
l’enfant », financé par Positive Children Action Fund (PACF), il faut dire que des Ong font un travail remarquable dans le
suivi des femmes enceintes porteurs du virus quand on sait que le taux de
séroprévalence à Brazzaville est de 2,4%. C’est le cas de Flore Ndamba, membre
du Club jeunesse infrastructures et développement (CJID), assurant des permanences
hospitalières au CSI de Makélékélé. Elle fait le conselling des femmes
enceintes séropositive et bien d’autres personnes vivant avec le Vih/Sida. Elle
raconte : « J’accueille des femmes
enceintes séropositives ici à Makélékélé et d’autres cas de personnes infectées
du Sida. Pendant nos entretiens, je leur mets d’abord en confiance en parlant
de mon propre cas comme une femme séropositive. Ensuite, je leur donne des
conseils sur l’alimentation, leur expliquer le rôle des examens biologiques, la
prise des médicaments, comment se comporter », avant de poursuivre :
« De janvier à avril 2016, nous avons
dépisté 2163 personnes au CSI de Makélékélé.
En avril dernier, dix femmes enceintes avaient fait leur dépistage.
Résultats : dix femmes enceintes dépistées
séronégatives et d’octobre 2015 à mars 2016, 36 femmes enceintes dépistées
séronégatives. Dans le même temps, elles ont éduqué 60 anciens cas des femmes
allaitantes séropositives, 73 enfants, 2707 femmes simples et 831 hommes ».
Au
CSI Indzouli, selon la communautaire Clarisse, depuis novembre 2015, elle suit quatre
femmes enceintes séropositives dont trois ont accouché des bébés de sexe féminin, tous ont
reçu le vaccin BCG et leur mère sont sous ARV. Mais une n’a pas encore
accouché. A la vérité, ces bébés nés des mères séropositives doivent atteindre
18 mois pour faire l’examen qui déterminera leur statut sérologique.
La rupture des réactifs, un frein
Selon Mme Ntouala Née Jeanne Marie Nzola sage
femme au CSI d’Indzouli, quand elle reçoit une femme enceinte qui vient pour la
première fois à la consultation prénatale, la première chose à faire avant les
examens cliniques, c’est de l’envoyer chez la communautaire pour le conselling
et après, la communautaire me la retourne. Quant à Judicaëlle Nicole Locko, sage
femme au CSI de Makélékélé, elle reçoit toutes les femmes enceintes aux
consultations prénatales pour voir si leur grossesse évolue normalement afin de
les envoyer faire d’autres examens. Elle les éduque à travers les activités
d’information-éducation-communication (IEC) pour les encourager à se faire
dépister à temps. Au cas où le test est avéré positif, elle leur montre comment
préserver l’enfant. « Aucune maman
ne peut accepter accoucher un enfant malade », lâche-t-elle.
Confrontées
parfois aux ruptures des réactifs et ARV, ses braves dames travaillent en
synergie avec des hôpitaux et des CSI pour redonner le sourire aux
séropositifs. « C’est vraiment
difficile quand nous manquons des réactifs parce que chaque femme enceinte qui
arrive ici veut se faire dépister. Elles durent parfois 2 à 3 mois. Devant
cette situation, nous envoyons les femmes enceintes ailleurs où elles peuvent
se faire dépister. Etre porteur du Vih/Sida ne veut pas dire que c’est la fin
du monde quand on sait qu’il y a des médicaments aujourd’hui », s’est
plaint la sage femme Nicole.
Au
CSI d’Indzouli à Mfilou, Clarisse affirme « Depuis
novembre 2015, nous avons connu 4 fois de ruptures des réactifs ici. Tous les
cas qu’on recevait, on les orientait au Centre de traitement ambulatoire (CTA)».
Jean Thibaut Ngoyi
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