Depuis
décembre 2015, à Makoua et Owando, dans le département de la Cuvette Centrale,
des organisations de la société civile mènent des actions de proximité dans des
écoles et quartiers pour lutter contre le Vih/Sida.
« Avant, on suivait 55 personnes vivant avec le Vih/Sida
(PVVIH) mais avec des décès et des déplacés, nous suivons maintenant vingt nouveaux
cas séropositifs dont quinze femmes et cinq hommes qui bénéficient la prise en
charge psychosocial. Actuellement, nous venons de dépister deux femmes
enceintes séropositives à l’hôpital 31 juillet d’Owando», a
expliqué Gustave Lekaka, président de Provi Santé, une association d’Owando.
Selon Mme Germaine, prestataire et membre de Provi Santé, la femme est
la couche la plus touchée. Assurant les permanences hospitalières à l’hôpital 31 juillet d’Owando, raconte : « Je reçois des personnes séropositives. Pendant
mes permanences hospitalières, je leur mets en confiance. On échange et je leur
donne des conseils sur la maladie, sur le traitement et comment vivre avec la
maladie. En dehors des permanences hospitalières, je fais également des visites
à domicile ».
Depuis le
début de ses activités à Makoua (décembre 2015) et à Owando (septembre 2015), dans
ce département de la Cuvette Centrale s’inscrivant dans le cadre du projet « Appui à la réponse
communautaire dans l’élimination de la transmission du VIH de la mère à
l’enfant », financé par Positive Children Action Fund (PACF), deux
associations notamment Provi Santé (à Owando) et l’Association croix espoir des
femmes de MaKoua (ACEFM) mènent des activités de sensibilisation sur le Vih/Sida
dans les quartiers et les écoles. Celles-ci portent sur plusieurs thématiques
dont on peut noter : la connaissance de base sur le Vih/Sida, l’élimination
de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, comment contracter et éviter
la maladie, quelles sont les réactions du virus dans le corps, etc.
Un travail apprécié
D’après André Ibata, vice président de l’Association croix espoir des
femmes de MaKoua (ACEFM), chargé des permanences hospitalières à l’hôpital de
Makoua et au centre de santé intégré Marieli, ils ont déjà organisé six sensibilisations
dans des quartiers et cinq dans des écoles, soit 330 personnes mobilisées et ils
suivent 25 cas de PVVIH. « A Owando, les gens apprécient notre travail.
Ils nous demandent de multiplier ces sensibilisations parce que nombre d’entre
eux ignorent encore la maladie du Sida, et 30 personnes par session de
sensibilisation c’est insignifiant pour eux », a rapporté Gustave Lekana, membre
de Provi Santé.
Dans des quartiers et écoles, les gens apprécient bien cette démarche de
la société civile dans ce département où le taux de séroprévalence est 1,7%.
Ils se disent que ce n’est qu’à travers ce genre d’actions que la population
peut être édifiée mais aussi susciter un déclic pour amener des gens à se faire
dépister volontairement. Comme en témoigne Solange à Owando, « J’ai suivi une sensibilisation sur
le Vih/Sida. Elle m’a vraiment intéressée et au sortir de là, j’ai eu beaucoup
d’informations. Cela m’a poussé de connaître ma sérologie mais malheureusement,
quand je décide d’aller faire mon test de dépistage à l’hôpital de base
d’Owando, le médecin m’apprend qu’il n’y a pas des réactifs… ». Makoua
n’est pas épargné par ses ruptures récurrentes sur les réactifs et
antirétroviraux (ARV). A cette difficulté s’ajoutent le manque des fonds pour continuer
à faire les sensibilisations et les cas de perdu de vu. Ce qu’il faut craindre,
c’est que quand il y a rupture des réactifs, des gens ne peuvent plus se faire
dépister d’une part et d’autre part, la rupture des ARV est plus dramatique
chez les femmes enceintes ou allaitantes, occasionnant des problèmes de rechute.
A en croire, même après ce projet dans ce département de la Cuvette
Centrale, Mme Germaine se dit qu’elle continuera à travailler, à sensibiliser
des gens sur le Vih/Sida.
Jean Thibaut Ngoyi
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