vendredi, septembre 28, 2007

Des Congolais désespérés par la misère se font piéger par des escrocs sur internet

Avec ses 3 millions d’habitants, le Congo Brazzaville produit chaque année des milliards avec ses barils de pétrole. Malgré cela, la majorité de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Les femmes, elles, paient le lourd tribu et sont le socle des familles. Pour apporter plus de transparence sur la gestion des revenus pétroliers, le pays vient au mois de Septembre 2007 de se doter d’une commission de lutte contre la corruption.

Après des dures années de conflits armés, les Congolais peuvent maintenant bénéficier de l’ouverture au monde, grâce aux Technologies de l’information et de la Communication (TIC).

Des cybercafés et des télécentres pillulent à présent dans tous les quartiers de la capitale, Brazzaville. Avec 1 dollar US, des congolais et congolaises, qui croupissent dans la misère et peuvent trouver des formules sur internet pour la survie de leurs familles.

Vivant dans une société dite de l’information, celle-ci est devenue un « bien » qui procure de l’argent et de richesses ; il faut donc savoir pour ces congolais à la recherche des conditions de vie meilleures, comment décrocher le « gros lot » ou « trouver la poule aux œufs d’or » sur le net.

Les individus sont autant visés que les organisations

En effet, tous les jours des internautes escrocs manipulent la naïveté et la pauvreté des autres surtout ceux des pays pauvres en envoyant des messages par courrier électronique les informant d’avoir gagné à la loterie ou d’avoir bénéficié d’un chèque ou d’un don quelconque.

Un Coordonnateur d’une association raconte « nous avons reçu un email nous informant de l’octroi d’un don de sept millions de francs FCFA (14000 USD), qui nous sera envoyé par chèque. C’était la grande joie dans notre organisation ! Nous avons aussitôt ouvert un compte dans une banque et avons entrepris les démarches nécessaires après réception du chèque par poste ».

Cependant, la joie se transforme vite en cauchemar, car après les démarches, la banque s’est rendue compte que le chèque était émis par une banque fictive. Pourtant notre collègue doit payer une somme de cent quatre vingt mille francs CFA (360 USD) pour dédommager la banque.

Une association de lutte contre le SIDA dans la ville économique à Pointe Noire, s’était fait escroquer une importante somme après avoir reçu un courrier électronique leur informant d’avoir bénéficié d’un don d’ordinateurs. Pour recevoir le matériel informatique, souvent inaccessible aux associations en raison du coût, l’association avait envoyé une importante somme d’argent comme frais d’expédition pour des ordinateurs qui ne sont jamais arrivés au Port de Pointe-Noire !

Des citoyens sont aussi victimes des loteries auxquelles ils n’ont pas joué, mais sont informés d’avoir gagné le « jackpot ». Un professeur d’université avait envoyé à son « bienfaiteur » une somme de quatre cent mille francs CFA (800 USD) comme frais de transfert des supposés dix millions de dollars US gagnés à une loterie fictive.

Les escrocs sur internet nourrissent également le rêve de l’immigration

Ces pratiques qui sont une véritable escroquerie au sens à l’article 313-1 du nouveau code pénal français, sont devenues courantes dans le monde de l’Internet. Beaucoup d’escrocs exploitent le rêve de l’immigration, à un moment où beaucoup d’Africains veulent immigrer. Ils reçoivent des lettres d’offres de bourses pour aller en Occident à condition d’envoyer d’importantes sommes d’argent. Après les transferts d’argent, la communication est coupée par les escrocs.

Cela soulève le problème de la naïveté de certains internautes au Congo, qui en majorité, son encore sous informés sur les questions de cybercriminalité et de sécurité en ligne.

Il est aussi difficile pour eux de traquer les délinquants sur Internet et parfois ils doivent faire le choix entre demeurer dans la misère et « tenter leur chance ».

Il est par ailleurs important que les internautes soient informés sur les questions de véracité de l’information et que les responsables des cybercafés et des télécentres apportent des conseils à leurs clients.

Dans cette optique, AZUR Développement et le Réseau des Télécentres du Congo, planifient une conférence publique sur la cybercriminalité avant la fin de cette année à Brazzaville, au Congo.


Assurément, la bataille contre l’escroquerie sur internet reste ardue pour les congolais.

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