Environ d’une dizaine des filles et femmes victimes des violences
physiques et morales ont bénéficié une formation en informatique à Pointe-Noire.
Cette formation d’une durée de trois mois et deux semaines, a été organisée par
l’association AZUR Développement dans le cadre du projet : « Accès
aux soins, à la justice et à l’appui
économique des femmes et enfants victimes de violence domestique et sexuelle », financé
par l’Ambassade de France au Congo.
«Nous avons un
ordinateur au bureau mais ni mes collègues ni moi même, personne ne savait comment
l’utiliser. Mais depuis que j’ai suivi une formation en informatique, organisée
par l’association AZUR Développement, je l’utilise maintenant. Je fais la saisie
des données de notre service », a fait savoir
Nina Diatsouika, infirmière à l’hôpital de Base de Tié –Tié, à Pointe-Noire,
avant d’ajouter : « mon souhait
aujourd’hui, c’est de vouloir approfondir l’Excel maintenant. Je pense qu’AZUR
Développement va initier une deuxième phase de formation… »
Pourtant formée pendant une durée de trois mois
et deux semaines, une autre apprenante en informatique a salué cette formation
et pense qu’elle était la bienvenue pour elle. Chantale Ikapi témoigne « Avant j’étais ménagère dans une
entreprise de la place, mais depuis que mon patron m’a surpris en train d’aider
sa secrétaire à saisir et faire la mise
en forme des textes, il était stupéfait. Deux jours après, j’ai bénéficié d’une
promotion de la part de mon patron, c’est-à-dire de ménagère, je suis passée
assistante du secrétariat général.»
A la vérité, trois mois d’apprentissage en
informatique est insignifiant, mais du moins, l’on peut noter la qualité de la
formation et la motivation des apprenantes pendant les séances de formation. Selon
Elvis, formateur en informatique, les apprenantes étaient reparties en groupe de
4. Ceci pour bien les suivre. « C’est
vrai qu’il faut de la théorie en informatique, mais le plus souvent toutes les
séances étaient plus pratiques et moins théoriques. Elles ont appris à saisir,
à faire le traitement du texte, à faire les tableaux simples et complexes. La
formation s’est focalisée plus sur le Word et quelques séances d’internet »,
a expliqué ce formateur en informatique, poursuivant que : « c’était fascinant pour les apprenantes et
j’ai été marqué par la motivation et la volonté des ces dernières dans l’apprentissage ».
Un souvenir lointain !
De son côté, une autre bénéficiaire en
informatique, habitant le quartier Tié-Tié n’a pas manqué de témoigner qu’elle
était au départ analphabète en informatique. C’est même pendant la formation qu’elle
a touché à l’ordinateur. Pour Yolande qui avait l’habitude d’aller faire saisir
les factures de son restaurent dans une maison informatique, Yolande le fait
elle-même maintenant depuis qu’elle sait saisir à l’ordinateur. Selon cette
dernière, elle payait un peut cher avant mais maintenant, elle dépense moins dans
la mesure où c’est elle-même qui conçoit ses factures et paye simplement
l’impression. Elle a remercié les responsables de l’association AZUR
Développement qui ont initié cette formation
et elle souhaite que cela puisse continuer pour approfondir d’autres
logiciels ou programmes.
Pour éviter que les apprenantes perdent leurs connaissances en
informatique, le formateur a intégré quelques séances d’apprentissage à
l’internet pour qu’elles soient actives tout en approfondissant certains
programmes. « Je navigue maintenant sur
internet. Je sais également comment faire une pièce jointe, télécharger un
document…, chose que je ne savais pas avant. Grâce à cette formation que
j’échange maintenant régulièrement avec
mes sœurs qui vivent à l’étranger… », a avoué Nina Diatsouika,
infirmière à l’hôpital de Base de Tié Tié, à Pointe-Noire.
Jean Thibaut
Ngoyi