Mikel Valero est un jeune espagnol qui est venu passer une expérience de volontaire à Brazzaville, Congo avec les jeunes de l’Association AZUR Développement. Il nous fait ici le point de sa mission.
- Qu’est ce qui t’a motivé pour passer une période de volontariat au Congo ? Qu’est ce qui t’a rassuré que tu pouvais passer cette expérience sans problèmes ?
Depuis longtemps, je voulais connaître l’Afrique. C’est la première fois que je quitte l’Europe et pour moi, ici, tout est une découverte. C’était en effet, la possibilité de connaître une autre culture, une autre forme de vie qui m’a poussé à venir au Congo. Le volontariat me permet de plus de passer une période de deux mois, en vivant le quotidien africain et de collaborer avec les différents projets de la société civile congolaise.
Le contact avec AZUR Développement à travers Internet est ce qui m’a rassuré, savoir que dès que j’arriverai à l’aéroport les membres de l’association m’attendraient, me logeraient, etc.,
- Quels sont les problèmes auxquels la jeunesse espagnole est confrontée ? Sont-ils les mêmes que ceux des jeunes congolais. Veuillez expliquer.
Il faudrait tout d’abord expliquer que l’état espagnol est un état formé de plusieurs nationalités comme les basques, les catalans, les galiciens, etc. Au Pays Basque, un des plus graves problèmes de la jeunesse, et de la société en général, est que l’identité basque est souvent niée comme telle. Le mouvement indépendantiste souffre une grande répression au niveau politique et social, arrivant à des situations comme l’ilégalisation de partis politiques ou le fait qu’il y ait plus de 700 prisonniers politiques. Le manque de volonté des différents gouvernements espagnols, mais aussi de la grande bourgeoisie basque, pour reconnaître le droit d’autodétermination au Pays Basque, fait que beaucoup de jeunes choisissent la voie armée pour lutter pour l’indépendance de leur pays.
D’autre part, au niveau social, le plus grave problème auquel fait face la jeunesse basque, tout aussi bien que celle de l’état espagnol, est l’accès à une maison. Les prix sont si élevés qu’il est vraiment difficile pour les jeunes de pouvoir acheter une maison. Ceci est dû à la spéculation, c'est-à-dire qu’au lieu de considérer la maison comme un besoin, on la considère comme un négoce, un investissement. Aujourd’hui, dans l’état espagnol, des dizaines de milliers de maisons sont vides et pourtant les jeunes doivent rester chez leurs parents ou bien demander des crédits qu’ils paieront pendant plus de 50 ans !!! Pourtant la seule solution que présentent les gouvernements est de construire plus de maisons, posant de graves problèmes sociaux et environnementaux.
Les problèmes que j’ai connus en moins d’un mois au Congo, sont parfois semblables à ceux qu’on peut connaître en Europe : difficultés pour accéder à une maison, manque d’emplois, etc., mais ils s’agit au Congo, d’une autre dimension, beaucoup plus grande, aggravée en plus par un déficit important à niveau sanitaire, éducatif et celui des infrastructures.
Je pense, quand même, que le seul espoir que nous avons les jeunes pour améliorer nos conditions de vie, tout aussi bien au Pays Basque qu’au Congo, est de s’organiser dans les quartiers, villes et villages, prendre en main nos vies et lutter pour un meilleur avenir.
- Quels sont les objectifs de ton volontariat et comment AZUR Développement peut faire pour les remplir ?
L’objectif principal de mon volontariat est de connaître la société congolaise. AZUR peut m’aider dans ce domaine car elle travaille avec différents secteurs de la société tels que les indigènes, les jeunes ou les affectés par le SIDA, mais aussi à travers le grand nombre d’associations et de personnes individuelles, qui s’approchent au bureau et grâce auxquelles je peux tout le temps connaître des nouvelles opinions, des nouvelles situations…
- Quelle expérience tu voudrais partager avec les jeunes congolais ?
Comme j’ai déjà dit je pense que la meilleure voie pour améliorer nos conditions de vie est l’implication de chacun de nous dans la recherche de solutions à nos problèmes.
Chez moi, dans tous les villes et villages, il existe des associations de jeunes qui s’organisent par elles mêmes, pour créer des espaces de transformation sociale. Beaucoup de ces associations occupent des maisons abandonnées pour les utiliser comme centre de réunion et d’activités telles que des conférences, des ateliers, des concerts, etc.
Ce sont les propres jeunes qui décident en collectivité les actions qu’ils vont réaliser et s’impliquent ainsi d’une manière directe dans la transformation sociale.
Ajouter seulement que je suis très content d’être venu en Afrique et particulièrement au Congo Brazzaville, que les gens sont très chaleureux et que j’ai déjà eu l’occasion de connaître des personnes très intéressantes qui sont en train de me faire connaître un autre mode de vie, tout aussi bien leurs problèmes que leurs espoirs.
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